Passons maintenant à la ma réponse à ton deuxième billet.
Pourquoi te refuses-tu tes ambitions? Pourquoi au même titre que les autres ne pourrais-tu pas vivre pleinement plutôt que de projeter une image que les autres n'attendent peut être même pas?
Même ta mémoire d'écureuil tu la vois comme un défaut alors qu'elle pourrait être une qualité, celle de te faire accepter tes choix alors qu'ils ne sont pas les bons. Tu m'oublieras, tu oublieras que cela aurait pu être bien et tu oublieras même cette peine d'amour. Alors profite de cette capacité... si c'est celle que tu veux utiliser.
Ceci étant dit, je te propose toutefois autre chose. Je ne te cacherai pas à quel point j'ai mal de te perdre. À quel point je trouve injuste de perdre la chaleur qui nourrissait mon épanouissement amoureux. Hier matin, j'ai pleuré. Pas juste des larmes. J'ai pleuré des sons. Des sons qui venaient de mon ventre, de mon coeur, j'ai pleuré pour vrai et c'est pour cela que j'ai pu ensuite passé à autre chose. Une fois que mon oreiller avait reçu ma peine et absorbé ma douleur, l'amour était encore là, aussi fort et aussi beau. Et je ne vais pas l'enterrer, je vais le poser comme un trophée sur l'étagère de l'entrée. Je suis en colère devant le fait que comme un enfant à qui tu dis "touche pas au feu ça brule", celui-ci devra l'apprendre par lui même et y touchera quand même, un jour. Je suis en colère que tu doives apprendre par toi même que ces choix sont les mauvais, mais comme tout le monde, je les avais fait moi aussi et j'ai appris par moi même, comme tu le feras un jour. Je perds avec toi une énorme partie de l'énergie du changement, de la force de mon évolution qui sera plus lente sans toi, mais je connais ma destination et j'y vais quoi qu'il se passe. Avec ou sans toi.
Pourquoi te sens tu si condamnée? Si je tente de comprendre, je crois que l'on revient à l'histoire des masques. Tu es condamnée à refouler car aller vers moi ne convient pas avec le masque que tu t'imposes. Mais si tu le gardes ton masque, prends le temps de ne pas enterrer toutes ces émotions et laissent les plutôt te traverser complètement... sinon un jour elles seront déterrées, par quelqu'un d'autre, par toi même, (c'est le genre de choses qui ne pourrit pas dans le sol tu sais...) et la douleur sera aussi forte qu'au jour où tu les avais ensevelies... Tu n'auras que gagné un peu de temps... et encore n'aura-t-il pas juste été perdu...
Oui je suis en peine d'amour. Oui mes scénarios de vie commune sont en train de se vaporiser dans une atmosphère si grande qu'ils disparaitront à jamais et ne seront jamais reformés. Oui, mes mots d'amour pour toi ne trouveront plus d'oreilles pour être entendus, pour être valorisés et j'y vois là une injustice et une source de grande douleur. Oui je crie cette peine de perdre ma muse. Me libérer de mes masques, combiné avec ta présence et mon amour pour toi, avait détruit mes murailles, ma prison et je me suis vu créer enfin du beau, du vrai beau. je ne retournerai pas dans ma prison. L'exposition de photo est pour moi la meilleure représentation de ce que j'ai appris de nous; Je me libère de mes limites et la sincérité de la démarche me fait produire quelque chose qui est imperméable au jugement des autres, mais qui déclenche de belles rencontres. Si tu avais confiance en toi, tu verrais que tu pourrais faire encore tellement mieux que ça, mieux que moi.
Rien ne t'oblige à rêver plutôt que vivre. Rien ne t'empêche d'être en colère, d'être triste, d'être jalouse, ce n'est pas mauvais, sauf si cela prend toute la place. Ça veut juste dire que tu as des émotions, une sensibilité, de l'amour, de la joie. Il n'y a rien de mal à cela, c'est la vie, la vraie. Rien ne t'empêche de réaliser tes ambitions, rien ne t'oblige à réduire tes attentes de la vie. Rien. Tu n'es pas la joyeuse petite fille qui vit un bonheur de surface perpétuel... Tu es belle, irrégulière, créative, pas moins que les autres et tellement plus. Je t'interdirais toujours de te culpabiliser. Tout cela n'est pas de ta faute. Tu n'as pas encore compris qu'au fond il est plus important (mais si c'est beaucoup plus difficile) de s'aimer en se réalisant que de s'aimer à travers le regard des autres. Je ne veux pas que tu me foutes la paix, je veux que tu sois la partie de ma vie qui s'appelle amour. Je ne veux pas t'oublier, je ne suis pas inquiet. Je t'aime et même si tu ne sauras pas combien ni comment, je suis à l'aise avec cette idée et la douleur qu'elle me procurera. Va vie n'ira pas mieux après toi, mais je préfèrerai effectivement vivre avec la tristesse qu'avec l'attente que tu me choisisses. La peur de te perdre, de ne pas être choisi était une mauvaise émotion, construite, alors que la tristesse de ta perte est une vraie émotion, qui nourrit mon assurance d'être vivant. Oui je vais devoir me battre, dans les moments de faiblesse avec l'idée que je ne suis pas assez pour intéresser les gens que j'aime. Me battre avec le fait que les gens qui veulent de moi sont des gens que je ne valorise pas, qui ne m'intéressent pas car il ne possède pas la richesse d'âme que je cherche pour mon épanouissement. Que les gens qui ont cette richesse, qui sont si intéressants, eux je ne les intéresse pas. Au fond je vais devoir me battre avec l'idée que je souhaite appartenir à une league qui n'est pas la mienne et que je devrais me contenter de la league du dessous, qui elle m'accueille. Je vais me battre contre cette faiblesse, car je mérite le mieux. Je vais me battre avec l'envie de te dire quoi faire, je vais me battre avec l'idée de te supplier. Je vais garder mon amour pour toi et je vais entretenir la beauté que tu as et je le ferai aussi pour toi si tu t'obstines à l'ignorer.
Je terminerai avec une inquiétude. Un dilemme. Tu pars, parce que tu as des peurs qui se sont fondées durant une période où j'étais en plein bouleversement, où je devais accepter sans le montrer qu'il était correct que tu couches avec un autre, où je devais sans cesse freiner mes sentiments, où rien n'était simple et où je n'ai pas eu ma chance. Mais j'ai fait tout ce que j'ai pu pour te montrer la vérité, ma vérité et si cette approche doit me faire perdre mes amours, je ne la changerai pas pour autant, car je veux être choisi (et je veux arrêter de charmer). Ceci est facile à écrire, mais je sais que cela sera difficile à vivre, comme maintenant. J'ai appris de notre amour, et comme je t'avais dit que c'était toi qui me quitterais et pas le contraire, je sais que tu m'oublieras plus vite que moi car je ne chercherai pas t'enterrer, car je ne veux pas t'oublier. Vivre avec ton fantôme me fait un peu peur, mais je ne renie pas ce que nous avons été, ce que j'ai ressenti, ce que je ressens. Je ne comprends toujours pas pourquoi il est permis d'aimer si fort sans que cela puisse se vivre, mais je le ferai quand même...
ps: tu me crèves le coeur avec ton retour à la banalité. N'as tu donc rien appris de notre histoire. Ta vie n'est pas banale et tu n'as pas à t'imposer cette illusion. Vis tes putains d'ambitions. Tu as des doigts de fées et une sensibilité hors du commun. J'ai réveillé ta créativité, ta vie, comme tu as réveillé la mienne, mais elles ne doivent pas mourir avec la séparation. Ne m'oblige pas à devoir devenir ton ami pour rester près de toi et t'obliger à te botter le cul pour vivre ta vie. J'ai choisi de t'aimer d'amour, loin, car rester près de toi me seras trop difficile... ne m'oblige pas à te voir te diminuer. Si tu me quittes, par respect pour nous, tu te dois d'être vraiment dans la joie, de vivre ta putain de belle vie. Je ne te pardonnerai jamais d'aller vivre quelque chose de moins bien que ce que nous aurions vécu. Si tu tues le chat, mange le, nourrit toi de lui et de sa force... ne le laisse pas pourrir sur le bord de la route.
Si seulement tu savais... Si seulement...