Au revoir

Le 10/02/2016

Bonjour mon amour. Ou plutôt au revoir.

J’espère que tu retrouves la paix qui te manquait et que ta tête se repose de nous, et des petites tornades dans lesquelles il était, oui, si bon de se laisser brasser, mais difficile de se relever.

Comme toujours j’évolue assez vite et saches que tu n’y es pas pour rien. D’ailleurs j’en profite encore une fois pour te remercier de m’avoir consciemment ou involontairement pousser à me rapprocher de ce que j’ai toujours voulu être. Il me reste du chemin, mais lorsque je regarde là où j’étais il y a moins d’un an, je ne pensais même pas être capable d’évoluer aussi vite.

Avec ta volte face et la compréhension de ta perte, mon détachement, ou plutôt ma capacité à me détacher s’accélère encore et, question de survie, elle se doit de s’exprimer pour m’aider à passer à travers cette nouvelle épreuve. Je me disais d’ailleurs que ça faisait quand même beaucoup pour un seul homme. Perdre 2 amours en si peu de temps… Mais comme l’a surement déjà dit un vieux et sage moine bouddhiste : «  il n’est pas facile d’être un être humain sensible à la beauté de la vie et c’est surement pour cela qu’il faut se sentir fier d’y arriver quand même ». Ce que je fais à chaque jour et de plus en plus. Je suis fier de moi et de mes choix.

Comme tu le vois donc je vais bien. La tristesse est là évidemment, grande, sourde, envahissante. Mais elle est belle aussi, elle n’est pas construite ou virtuelle (je m’en suis souvent fait des virtuelles), non, elle est plutôt viscérale et puissante. Elle m’habite entièrement comme l’amour que j’ai pour toi mais je m’en détache. Je me détache aussi de l’amour, pas qu’il n’existe plus (oh non!) mais plutôt, que si il ne peut se vivre, alors soit, qu’il en soit ainsi. Mais il existe en moi, j’aime savoir que j’aime autant. Cependant, ce n’est pas vrai que je vais en souffrir toute ma vie, ni même quelques semaines.

Le dernier texto de ton chum m’a beaucoup aidé dans ma démarche aussi. Il avait l’arrogance de l’ignorance, celle de la jeunesse et celle du déni. J’ai réfléchi longtemps à une réponse mais toutes celles que j’imaginais, drôles, cinglantes, franches, compatissantes t’auraient surement mise dans le trouble, ce que je ne voulais pas. Alors je n’ai pas répondu et je le laisse croire ce qu’il veut. Mais, je me suis mis ensuite à souffrir pour lui et alors là, une autre sonnette d’alarme s’est déclenchée. J’ai assez de ma souffrance pour ne pas prendre celle des autres. Alors, je m’éloigne de lui et de ces certitudes, là encore je me détache. Ça ne sera pas difficile puisque la seule chose qui me gardait proche de lui c’était toi.

Mon avancée vient aussi de cette journée de méditation et de réflexion que je me suis offert aujourd’hui. J’y ai compris que je cherche l’indépendance, après ces années de fusion. Je cherche à être là pour moi et pas pour un autre. J’ai compris que je me fous de ce que les autres couples font ou vivent. Je veux juste vivre ce que moi je veux et je dois. J’ai aussi compris que je cherche le détachement, mais attention, pas le détachement qui fait que plus rien ne nous touche. Non, c’est un détachement qui permettrait de vivre les émotions aussi intensément que je le fais mais qui ne les fait pas durer impunément. Je VEUX ressentir les émotions; tristesse, joie, douleur, jouissance. Rester complètement ouvert à elles, mais ne pas courir après et ne pas être envahi par elles. Je veux me faire surprendre par elles, chaque jour si possible. J’ai finalement compris, que malgré ma recherche d’indépendance et de détachement, je ne pourrais jamais me passer de l’attachement. Je veux m’attacher, être apprivoisé. Je veux être parmi les millions de renard, celui qui sera d’une certaine façon unique au monde à quelqu’un. Je veux connaitre la joie de cet attachement et vivre les peines qui s’y associeront. Ce ne sont que les deux côtés de la même médaille : celle d’être vivant. J’ai finalement compris, que j’avais du chemin à faire pour trouver une place au milieu de ces besoins, et qu’ultimement, le dernier gros défis de ma vie sera de pouvoir l’exprimer clairement à mon entourage, afin qu’il n’ait pas peur de mon indépendance et qu’il n’ait pas peur de ma volonté d’attachement.

J’avais peur que ta perte tue mon inspiration ou ma volonté de création. Après tout je te considérais comme ma muse, avant toute autre chose d’ailleurs. Même si cela s’est avéré vrai les deux premières journées (il n’y avait pas de couleurs, pas de gout, il n’y avait pas grand chose en fait), hier soir, l’inspiration et surtout le gout de produire était là. Merci d’ailleurs pour ton carnet et le livre. Je vais utiliser le premier pour un projet bien spécial et je lirais surement le deuxième plusieurs fois.

Finalement, je ne pense pas que je réécrirai sur le site. Je tourne cette page pour le moment. Je le fais aussi pour toi, pour ne pas te tenter, pour ne pas te placer dans une situation où tu aurais à me répondre. Pour moi aussi, pour ne pas avoir à aller voir si oui, si peut être... J’ai trouvé un autre moyen, plus neutre, de m’exprimer, sans t’impliquer. Ça ne sera pas pareil. Ça va en fait me manquer cruellement de ne pas avoir tes interprétations, ton regard, tes lectures entre mes lignes. Mais ça fait partie des nouvelles règles de notre jeu.

Voilà je te laisse là dessus, en te souhaitant la paix encore une fois. J’espère qu’un jour tu auras le gout de me rappeler. Je serai toujours heureux de retrouver ma muse, mon amie, mon amour, même si à ce moment là les choses pourraient avoir évoluées. Si c’est le cas, appelle moi.

Au revoir beauté. Au revoir Choup. Au revoir ma belle. Au revoir ma muse. Je t’aime(rai) et j’en suis fier.


Pour l’amour et le manque

Chet Faker – Gold (Built on Glass)

Pour le détachement et pour vivre

Naive New Beaters – Live Good

Pour être vivant

Foals – Give it all (what went down)


- Harakiri -