Brocoli

Le 12/06/2015

C’est une chance, cette capacité à la lenteur. Aujourd’hui, tout va tellement vite, nous ne prenons plus le temps de rien. Depuis que je promène mon chien tous les matins dans ces mêmes champs, je les redécouvre pourtant toujours et chaque jour. Les herbes ont poussé, les flaques d’eau sont asséchées ou ont grossi, de nouvelles fleurs se sont ouvertes, d'autres sont disparu, la lumière, les nuages, le ciel sont différents et font que le tout peut se mouvoir. Prendre le temps et vivre le moment sans chercher à le créer.

Par contre, c’est certain que tu te prives de tant d’expériences avec si peu de livres accumulés. Les livres sont loin d’être tous bons, mais quel formidable réservoir d’imagination, de comparaison, d’expériences de vie plus ou moins réelles. Ce réservoir est la source de la sensibilité.

Évidemment, les livres ne sont pas le seul réservoir d’imagination et je sens bien que tu possèdes cette sensibilité par l’intermédiaire d’autres sources… comme l’image et la musique. Alors je ne suis pas inquiet pour toi, du tout.

-L’odorat ne semble pas ton fort et le gout reste à déterminer, mais ce sont des voies à explorer-

 

J’ai longuement réfléchi aux livres que je t’offrirai. Il y en a tellement qui valent la peine… La sélection a réellement été pénible car cette préciosité, cette rareté que tu attaches aux livres m’oblige à ne pas te faire perdre de temps. J’ai finalement arrêté mon choix sur 5, mais 2 étaient beaucoup trop gros. Les 3 autres te seront offerts graduellement, par ordre chronologique de mes propres rencontres avec eux.

 

Le premier sera donc un Vertige, le deuxième un Brocoli et le troisième un Carambolage.

Quand sera notre prochaine rencontre?


En parlant de brocoli. J’ai fini la soupe de brocoli hier… Je crois que j’aime ce légume maintenant. Si tu me fais aimer les choses que je n’aime pas… que me restera-t-il à détester?

Tu as même réussi le tour de force de me faire à nouveau aimer de moi-même. Ces dernières années, doucement sans m’en apercevoir, j’avais changé… et honnêtement, si je me tolérais, je ne m’aimais pas - ou plus- tant que ça. Je ne m’étonnais plus, je ne me surprenais plus… Mais maintenant, tu as réveillé une partie de moi qui se reposait et qui chaque jour m’envahit un peu plus. Ta lumière a rallumé la mienne. Je me sens briller légèrement… Je ne vois plus la même chose dans ce tranchant miroir.