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Cicatrisation

Le 26/01/2016

C’est étrange, ce processus. Je sais que la blessure est encore fraiche et donc que la cicatrisation est loin d’être terminée, mais ce que j’en vois ne me plait pas toujours. Je sens que la cicatrisation recouvre aussi un peu plus large que la plaie. Elle forme un tissu lisse, peu élastique, hermétique, protecteur et pourtant sensible. Je ne devrais cicatriser « que » la perte de mon amour de 20 ans, cicatriser la destruction de mon château de carte, et pourtant je sens que je cicatrise bien plus. Je cicatrise ma vie, je cicatrise ma vision de l’amour. Pourtant, je ne voulais pas du tout qu'elle aille jusque là. En fait j’ai toujours cru que je ne pourrai pas lutter contre l’amour que j’étais trop faible devant lui. Et pourtant... Je me vois, construisant cette carapace, pour éviter la souffrance, pour me protéger de ce qui ne doit (devrait?) pas me faire mal. L’amour est merveille et pourtant l’amour est décevant. Avec Mélanie, j’y ai cru, ça a été fort, je pensais tellement que cela survivrait, que l’enracinement de l’amour était trop profond pour périr. Je me trompais. Je pensais que la vie m’avait trouvé un nouveau chemin, une nouvelle paix en me permettant de m’accepter et de m’aimer. Que cette paix m’offrirait un bonheur simple, une certitude, un bien être généralisé. Je me trompais. Je pensais que mon amour pour toi surpasserait mes troubles, mes questionnements, mes érections. Je me trompais. J’ai parfois l’impression de passer mon temps à me décevoir ou plutôt à être déçu de la vie. Je me sens trop naïf pour elle, trop fragile pour sa dure réalité. Je n’ai pas envie de traverser cette vie sous ma carapace, à l’abri de ce qui peut faire mal et donc à l’abri de ce qui peut faire du bien. Je découvre qu’inconsciemment, c’est pourtant ce que je fais. C’est ce qui marche pour sortir du marasme. Et je crois que ça fonctionne car je suis fatigué de l’amour, de ses claques dans la face, de celles reçues, de celles à venir. Je voulais juste aimer, offrir, partager, vivre l’amour. Mais tout est compliqué. Et devant cette complexité, je me vois me renfermer sur moi même. Me réciter des mantras de protection; Aime moins, Aime différemment, Arrête d'aimer, N’attends rien de personne, Ne construit plus de château de carte, Attends et survis, Fais comme les autres et pense à toi, … Je ne suis pas certain d’aimer ce que je serai si je tombe la dedans (je veux dire totalement et définitivement - que j'hais ce mot!!-) et pourtant je ne me suis jamais autant aimé qu’en ce moment!? Quel beau paradoxe! Avant j’étais cet idéaliste qui ne rêvait que de beau et qui offrait tout, au prix de se détester comme imposteur. Aujourd’hui, j’ai retiré mes œillères, je me sens moins beau mais vrai, je m’aime, ... mais le rêve n’est plus beau; L’amour n’est pas juste d’aimer. La vie n'est peut être juste que de vivre.

Je cicatrise mais qui je deviens?