Une chose douce et apaisante vient de m'arriver. En m'arrivant, j'ai perdu mon ame de plomb et regagner ma sève printanière. Un instant, pas si court, pas si long. Un instant beau.
Je vais essayer de le reproduire, de le cultiver dans ce jardin qui, je le sais, peut faire fleurir les plus belles fleurs, peut faire murir les fruits les plus sucrés, peut soutenir une croissance durable et saine.
J'ai beaucoup métider sur le désir, celui qui m'habite, celui que j'ai tant, en tout temps pour toi. Celui qui devra, un jour, être parlé au passé. Il m'a submergé. Je crois que je me suis perdu avec lui, parce que je suis devenu lui. Je me suis restreint lentement jusqu'à devenir uniquement ce désir, plus que tout le reste, en exclusion de tout le reste.
Je continue de croire que désirer est bon. Le désir provient de ce qui nous manque et que l'on cherche dans le but de devenir complet, ou du moins de se compléter. Je persiste et signe dans l'acceptation de frustrer par un manque, par un désir, car je continue de penser que c'est le pendant du plaisir et de la joie qui surviennent quand, finalement, nous réussissons à le combler.
Cependant, je me suis perdu car je suis devenu le désir. Lui et moi n'avons fait qu'un et je suis devenu la frustration, le manque. Avoir des désirs est sain, et même si je croyais si fort pouvoir devenir complet avec toi à mes côtés et que le combat en vallait la donc la peine, j'aurais du rester calme et garder le désir comme un moteur et pas comme une charge toujours plus lourde.
Pendant un instant, j'ai vu le désir prendre sa place, me laissant ainsi la possibilité de me voir et surtout de voir que je n'étais pas que lui. J'ai senti une compassion profonde pour ce désir si agité, si frustré et j'ai été triste pour lui. Pendant cet instant, je n'étais pas lui et j'ai vu que je pouvais être grand, que j'étais déjà assez et surtout que j'avais tout ce qu'il fallait autour de moi pour combler mes désirs. Il n'est pas si facile de se voir comme il faut, comme on est, mais il est encore plus dur de voir qu'autour de nous il y a toutes les plantes, toutes les actions, toutes les interactions humaines que nous avons besoin pour vivre et être... et être bien. Il faut les reconnaitre, les choisir et, ensuite, les cultiver avec soin.
Puisse le désir (d'être complet, d'être comblé) m'accompagner et de temps en temps être assouvi.
À coeur sensible rien d'impossible.