Dans la vie, quand pouvons nous dire que l'on est arrivé à destination? Probablement jamais hein...?
J'ai vu ton billet non publié en entrant dans le site pour écrire celui là. Cet amour, ce désir, pour moi, ils sont encore là. Je l'ai publié car il fait partie du tout et je veux que tout sois là. Même ce que je considère comme nos faiblesses. Ça me rassure que tu exprimes ce désir malgré tout, car il me rappelle que je ne suis pas le seul à ne pas y arriver. Toi, c'est moins visible, c'est moins souvent peut être, mais pour toi aussi cet amour il est parfois (ou il est encore) plus grand et plus fort que ta raison et ta volonté. Je me sens moins seul dans ce temps là. Et un peu moins poche. Je t'envie par contre un peu de pouvoir vivre avec ce désir, d'en profiter même, de l'utiliser pour créer du bon. Moi je fais le chemin inverse. Le beau me réapparait, facilement, si souvent, quotidiennement et petit à petit, le manque prend la place, la frustration, la nostalgie. Qu'elle est ma place la dedans? Est-ce je fais ce qu'il faut pour vivre bien avec cet amour? Cet amour qui est dans ma tête comme un éléphant dans un couloir... quelque chose que je ne peux ignorer, ni tasser. J'en viens donc à ce que je voulais écrire.
L'amour est étrange. Il prends des formes si diverses et variées. Je me souviens avoir parler de magma en fusion, encore en expension, qui n'avait pas sa forme définitive. J'avais aussi mentionné un coeur en rénovation, en agrandissement... Je pensais que cet lave se figerait, donnerait/prendrait une nouvelle forme, que les rénovations aboutieraient à un nouvel habitat, fini, douillet, avec coupage de ruban pour l'inauguration... Mais non. Ces destinations, ces aboutissements ne semblent pas exister. La lave se fige puis craque et s'ettend encore un peu, dans une autre coulée... les rénovations sont nourries par de nouveaux ajustements, de perpétuelles nouvelles idées... Pas d'état stable, pas de figé, pas de destination.
Je me suis beaucoup demandé ce que nous devenions. Bête étrange, peu connue et mal comprise. Pour nous protéger (je suis bien conscient que c'est surtout pour me protéger), nous retirons de plus en plus de contacts, nous avons du retirer les projets, le temps d'échange et même les discussions. Mais que reste t il? L'envie de te voir, de t'aimer est toujours là, si forte, mais l'étrangeté de te cotoyer dans cette retenue gâche beaucoup. Je sais que nous n'arrivons pas à ne plus nous parler, à ne pas en avoir envie. Je regarde encore des photos de toi, je fantasme encore sur les touchers, les petits sons que tu faisais dans l'intimité, je me souviens de ce qu'était le désir et le plaisir lorsqu'ils passent par le canal d'un amour vrai. Ça explose, c'est coloré, c'est facile, c'est naturel. Je t'aime encore tant, totalement, profondément, si enraciné...
Alors, doit on comprendre que nous n'avons pas de destination? Que cet éléphant ne bougera pas de là? Comment conscillier l'envie (la faiblesse) de te voir, d'échanger du vrai, de t'aimer, avec la réalité de "on s'aime trop pour cela", avec la réalité de "comment être plainenement dans une nouvelle relation alors que je suis encore tellement avec toi"? Je sais que tu n'as pas de réponse, que je pose trop de questions. Mais si il n'y a pas de destination, alors c'est le chemin qui compte. Et je veux que ce chemin soit beau, un défi qui nourrit, qui muscle, parsemé de petites joies. Aide moi à transformer ce chemin, mon chemin, notre chemin en quelque chose qui n'est pas l'envie de l'amour, qui n'est pas la frustration d'un amour impossible. S'il te plait.