En rénovation

Le 25/06/2015

Je suis calme. Je suis reposée. Te parler m'a libérée. Je me doute que c'est temporaire, mais ça fait bu bien. C'est la même sensation que ce moment de calme entre deux contractions du ventre. Cet intermède entre deux élans de douleur qui nous fait croire que l'absence du mal, de la souffrance est un état suprême de bien être. En réalité, cette pause n'est qu'un état normal de l'être. Rien d'exceptionnel. Ce bien-être enivrant, ce n'est pas la réalité. C'est la juxtaposition avec la souffrance qui lui donne cet aspect. Qui fait miroiter une sorte de quiétude, ou même d'euphorie à l'esprit. Je suis dans cet intermède. Mais c'est bien. Ça me contente.

 

Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi. Quelqu'un qui prend conscience de la vie comme tu le fais. Qui se questionne, qui doute, qui apprécie. Qui vit autant que toi. C'est contagieux ton affaire. J'étais heureuse. Je le suis encore d'ailleurs. Mais là, je suis vivante. T'es cette respiration profonde qui suit toujours une séance intense de larmes. Après avoir pleuré, il y a cette inspiration qui se rend jusqu'au coeur et qui nous donne le courage, le goût de repartir. Le souffle profond qui nous permet de nous relever. Tu me chamboules, mais tu me fais vivre plus intensément. Il y a des choses que je vois émerger en moi, dont je ne connaissais pas l'existence et d'autres que je retrouve avec plaisir.

 

C'est incroyable, ton effet sur moi. Comment quelqu'un que je connais depuis quelques mois, à peine, peut me transformer à ce point. J'ai essayé plusieurs fois de me changer, de retrouver un état perdu de moi-même. Je croyais même que cette facette de moi-même était perdue à jamais. Je me disais que c'était la vie. Comme une fatalité. J'avais laissé mourir une partie de moi. Et toi, t'es arrivé et tu l'as ressortie. Facilement.

 

La musique je j'ai écouté des milliers de fois, que j'ai décodée à coup de <repeat>, sonne maintenant différemment. Le message que j'ai entendu à répétition et dont j'étais certaine de la signification, et bien, il a soudainement changé. Tu l'as changé.

 

Tu me donnes le goût de tellement de choses nouvelles. Comme écrire. Je n'ai jamais eu de journal intime. Je n'ai jamais écrit de chansons. Encore moins de poèmes. Ce que j'écrivais était toujours rattaché à une tâche. C'était toujours dans un but, presque toujours pour un travail. Je le faisais pour une note, pour faire plaisir à quelqu'un, par obligation. Rarement par plaisir. Et là, je ressens le besoin d'écrire. C'est toi ça. C'est ton effet. Mais il y a tellement d'autres choses que tu fais naître en moi. Sans le vouloir, peut-être même sans le savoir, t'es en train de me reconstruire. Tu me rénoves. Et t'as du goût et du talent! Je regarde ce que tu as fait jusqu'à maintenant, et je trouve ça beau.

 

Lorsque je serai capable de contrôler mes hémorragies, il ne restera que du beau. À ton retour, les rénos seront bien avancées. Je ferai un <open house>. Tu viendras visiter. J'aurai changé. Pour le mieux, j'en suis certaine.

 

Bon voyage! Je pense à toi. Mais ça, tu le sais déjà.