Dans un monde idéal, il n’y aurait pas de facteurs limitants. Notre amour croîtrait sans contrainte. Il deviendrait grand, fort, magnifique. Mais ce monde n’est pas parfait. Les contraintes qui se dressent devant notre amour sont nombreuses et omniprésentes. Impossible d’en faire fi. Notre facteur limitant, c’est la douleur. Celle des autres, et la nôtre. Je vois certaines possibilités, pour notre amour, d’exister. Pas comme il le pourrait, mais je vois des possibilités pour l’entretenir, pour le garder vivant. Je ne sais pas ce qui est mieux : le laisser s'éteindre au fil du temps, ou l’entretenir suffisamment pour qu’il survive, tout juste. L’intolérance face à notre histoire est aussi limitante. Les conditions sont loin d’être idéale pour le faire croître, cet amour. J’ai plutôt l’impression qu’on demande à une petite plante, qui vient tout juste de prendre racine, de survive dans des conditions improbables. Sous la neige, battue par les vents ou encore avec trop peu d’eau. Certaines y arrivent. Certaines défient tout ça, et survivent malgré tout. Certaines le font, mais elles payent souvent durement le prix. Tout ça pèse lourd, je sais. Si entretenir l’amour dans des conditions si difficiles te rend ainsi malheureux, je crois qu’il serait temps de cesser de l’entretenir. Je ne te mentirai pas, ce n’est pas ce dont j’ai envie. Mais voyant ton état de ce matin, je crois qu’on devrait arrêter de se battre pour le faire survivre, pour l’entretenir dans de telles conditions. Tes efforts, mets-les à redonner un peu de force à cet amour qui a tant et plus de racines dans ta vie, dans ton monde, à cet amour qui t'attend depuis quelques mois. Je ne veux pas que tu t’essouffles pour garder en vie un amour qui semble trop souvent te faire souffrir, qui est encore si fragile.