C'est particulièrement difficile ce soir.
Tu me manques. J'ai l'impression d'avoir de la difficulté à respirer. J'ai la gorge nouée.
Je regarde ma chienne, et je l'envie. Personne ne lui en veut à elle, si elle aime plein de gens. Personne ne lui reproche l'amour.
Je le regarde, je me demande si elle sent ma peine. Si elle sait ce qu'est la peine. Et l'amour, sait-elle? Sait-elle que ça fait parfois mal? Et d'ailleurs, pourquoi ça fait mal l'amour?
Je sais que je suis née ainsi. J'ai cet espèce de mélancolie en moi. J'étais jeune, et déjà la mélancolie et la tristesse m'allaient mieux que le plaisir. J'ai cette grisaille intérieure que je dois constamment combattre parce qu'elle est envahissante, mais aussi parce que j'y ai prit goût. Elle me fait sentir vivante. Quand je suis seule, j'ai de la difficulté à la contrôler. Elle devient un brouilland épais, et les seules choses qu'elle me permet de voir, sont celles qui ont touchées mon coeur. Évidemment, je te vois. Dans ce brouillard là, je sais que je ne pourrai jamais te perdre, mais dans la vie, j'ai peur que tu partes.
Tu me manques princesse. Le vide laissé en moi s'emplit de gris. Il commence à m'étouffer.
J'ai peur de devenir comme mon père. Les yeux vides de vie, d'espoir.
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