Tu me manques. encore. toujours.
Es-tu libre? ça serait trop facile hein?! je me doute bien que tu n'es pas libre, je t'imagine même plutôt heureuse. Ça me rend joyeux parfois, ça me rend triste d'autre fois. J'essaie vraiment de passer à autre chose, de ne pas écrire à chaque fois que j'en ai envie.
J'ai quand même du mal à m'en remettre. Je ne t'oublie pas. Je suis encore dans le deuil, même si celui ci évolue. Parfois j'essaie de m'imaginer que tu es morte, qu'il n'y a plus d'espoir, que je dois me mettre devant l'évidence de ces personnes qui ont perdu l'amour de leur vie dans un accident tragique.
J'ai beaucoup de misère à me retrouver. Plus le temps passe et plus je retrouve le moi d'avant. Le moi d'avant toi. Je sens bien que cette relation que je crée aujourd'hui me replonge dans le passé. Quand je me sens bien, je me sens bien comme avant, sans nouriture de l'ame, sans trace, sans profondeur. Quand je me sens mal, je me sens comme mal comme avant, avec le gout de la fuite, le gout de disparaitre. Plus le temps passe et plus je me sens imposteur, comme avant. Je ne suis pas moi. Le moi qui était fier de lui, le moi qui était inspiré. Le moi de toi. Pourtant, il y avait des moments durs, des défis à relever mais j'étais moi. Là j'ai corrigé le tir, je suis dans le sport relativement intensif, je suis en forme, je suis meilleur guitariste, je joue très régulièrement et pourtant, à nouveau, comme avant, je me sens vide.
Je n'ai plus de meilleure amie, je n'ai plus de confidente. Je n'ai plus de discussion sans jugement, sans pression. Ça a été dur de s'en rendre compte, alors j'ai accepté et je me suis attaché au reste. Mais avec le temps, c'est dur quand même. C'est dur de savoir qu'il y a eu ce moi, qu'il a existé. J'ai souvent pensé que c'était une chance d'avoir eu cette plénitude, mais aujourd'hui, ça me rempli de regrets (oui c'est nouveau). Je regrette d'avoir essayé de m'améliorer... surtout si cette amélioration était si dépendante de toi. Je pensais que je grandissais, mais finalement je trouvais plutôt l'amour de ma vie. C'est quand même cool, mais s'il ne veut pas de toi ou ne peut pas t'accepter dans son giron, c'est pas optimal... comme le naufragé qui tombe sur une caisse de cassoulet mais qui n'a pas d'ouvre can...
Bon, je vais encore te dire que je t'aime, mais ça fait du bien de la dire. Si je pouvais le crier, ça serait encore mieux. Ça fait du bien d'être vrai, de ne pas se retenir. Là, ici, sur ce blog, je peux être moi un peu plus. Il n'y a pas d'imposture. Je peux dire à qui lira ce billet que je l'aime, que cette femme est mon amour (celui des grands livres et des belles chansons). Que l'amour est dangereux. Que la vie est étrange. Que parfois, on peut se perdre sans se déplacer.
sept tiret quatre