C'était tout simplement impossible.
Je ne peux supporter l'idée de te perdre, de te voir comme tout autre. Impossible de ne pas voir à travers toi cette aura qui me séduit et qui me parle sans me parler. De l'autre côté d'une table, à l'autre bout du couloir, le seul fait de te voir ou de t'entendre me fait chavirer. Je ne peux supporter de lire que tu pers un univers car je sais pertinemment que moi aussi et je sais la douleur que cela représente. Je ne veux pas te perdre, je ne peux pas te perdre. Pourquoi cela doit-il être si difficile et si compliqué?
Pourquoi ne puis-je m'empêcher de te voir si différente, si belle, si étonnante, si stimulante. Je te comprends tellement parfois, j'ai même l'impression de lire une partie de moi. Mais tu sais aussi être un drôle d'animal, un peu extra-terrestre. La terre a ses règles, ses lois immuables que tu sembles refuser ou du moins ignorer. Tu me touches, physiquement ou émotionnellement si profondément parfois, et je sais pourtant que ce n'était pas toujours ton intention. Tu me surprends donc. Tu es là ou je ne t'attends pas, partout et n'importe où. Quand je vide le coffre de mon auto. Quand je joue du piano, quand je fais l'amour. Quand j'écoute ma musique. Quand je passe la rue du barrage qui devient alors la rue de la douceur, la rue du temps qui s'arrête, la rue de la classe.
Je t'aime et il m'est impossible de faire autrement. Comment passer son tour quand il s'agit de passer à côté de sa vie?
C'est impossible.