Impossible

Le 23/06/2015

Comment cela ne gacherait pas tout? Tout simplement car cela pourrait être beau et se développer vers quelque chose de nouveau, d'aussi fort et de différent.

Détrompe toi. Je ne vois pas l'amour comme un travail, tu n'aurais pas à travailler pour quoi que ce soit. Oui faire l'amour c'est simple, mais c'est précieux. C'est un don et une communion unique. C'est le moment, lorsque qu'on y fait attention où le moi disparait pour n'être que l'autre. Ou plutôt pour n'être que le nous.

Comme d'habitude tu me comprends vite. Oui je pense de plus en plus à construire un vrai nous. Oui ces "défaut" sont autant d'avertissement pour ne pas tromper sur la marchandise. Cependant, il y avait autre chose. Cette dernière mise en garde, je m'en rends compte, visait aussi je crois à faire bouger un peu les choses. C'était maladroit, et si tu savais ce que je pense de tout ça de la beauté des quelques films que je me suis fait de nous nus dans un lit... je ne pense pas que tu serais inquiète. Oui j'y mets de l'importance, oui si ça devait ne pas fonctionner cela gacherait tout, mais les sentiments vrais, le temps et l'amour a toujours su me donner l'extase avec mes amours véritables. Pourquoi en serait-il différent avec celui-ci?

Crois bien que moi aussi j'ai le vertige. Oui la complexité laisserait des traces. On va frapper un mur, ou tomber dans un ravin. Mais à quelle vitesse. Y-aura-t-il des survivants, sauront-ils se reconstruire? Y-aura-t-il des miraculés? La vie après l'accident est elle nécessairement atrophiée? Je ne sais.

Ce que je sais, c'est que je t'ai dans la peau. Je te transpire. Aujourd'hui je ne crois plus du tout être capable d'être ton ami, même plus. Tu grandis encore en moi et te retenir, te contenir, est souffrant. Souffrirai-je plus de briser ce que j'ai construit? Aujourd'hui je ne sais plus. Je pense à toi toujours, dans les fleurs, dans mon plat. Je veux tes salades, je veux te parler, je veux tes courbes, je veux te gâter de cadeaux... Je veux t'aimer comme je sais le faire, comme j'aime le faire, comme je m'aime le faire.

Là, aujourd'hui, maintenant, je ne m'aime plus. Je me fais souffrir. Je te rends inquiète. Je torture mélanie. Comprends bien, que je ne sais pas plus que toi où je veux aller. Que comme toi j'ai peur de ce futur, nouveau, incertain, incohérent. Mais je souffre de cette inaction. Je souffre de baigner dans ce spleen. Il ne disparait qu'à tes côtés. Avec toi, le mal sans va et la douceur reprend possession de mon coeur et de mon crane. Puis reprends dès que je suis loin, que je dois me remettre à la tâche. 

J'imagine bien souvent que puisque nous allons dans le mur, la destination est connue (et de toute façon nous savons qu'elle est peut importante). Mais le chemin à faire, et l'après -inconnu- doit-il être souffrant et triste? Ou peut-il être beau et doux? J'ai l'impression que je ne devrais pas tuer un bébé chat si je devais tirer la plug... mais mon meilleur ami. On pourrait bien me dire, "mais il a le cancer", "il est voué à mourir", "si tu le fais pas d'autres le feront"... Mais comprenez-vous que je n'ai tout simplement pas envie de tuer ce qui m'apporte tant de bonheur!! Même si je sais que c'est aussi la source de plusieurs de mes souffrances...

La question devient donc: Comment fait-on? Comment fait-on pour attendre? Comment fait-on pour ne pas souffrir durant le voyage? Comment fait-on pour rester calme lorsque loin de l'autre? Si tu sais, dis le moi! J'ai peur de me mentir en disant que je pourrais être ton ami. Je ne veux (et pourrais peut être pas) supporter de perdre ma famille, mais mon coeur est à toi. Tu es ma rose. Aux yeux des autres, tu n'es qu'une rose comme les autres, mais pour moi tu es si différente. Oui tu es spéciale. Et si je t'aime, je t'aime avec tes défauts, que j'apprendrai à aimer ou que tu apprendras à changer car tu m'aimeras. Ça je le sais. Mais je ce que je ne sais pas, c'est pourquoi le choix est-il si impossible? Pourquoi permettre à deux êtres de s'aimer si leur amour est pourtant si impossible? C'est cruel et dégueulasse, et ce soir, j'en ai la nausée.

Je t'aime tant mon amour impossible.

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