C'est fou, quand on y prette attention, comment la vie peut être simple et belle. J'ai longtemps été un être de plaisir, courant après le plus grand nombre pour oublier? éviter? des questionnements, des faces à faces avec moi même ou la réalité de la vie? J'ai souvent aussi prétendu, ou plutôt accepter de vivre dans le cadre, dans la recherche du bonheur, le fameux bonheur. Si les plaisirs sont faciles à déclencher, ils sont aussi très éphémères et n'amène qu'à l'insatisfaction car ils me rassasient pas. Si le bonheur est une belle idée, il est si abstrait et difficile à atteindre qu'il est finalement devenu pour moi tout aussi vainc. Non, c'est décidé, grâce à M. Lenoir, je serai maintenant un homme de joie. La joie est bien plus simple à reconnaitre, et si on ne peut la déclencher comme le plaisir, on peut installer les conditions pour son apparition. Je peux faire une sortie avec mon appareil photo et le chien dans le champs, j'aurai assurément un peu de plaisir, mais rien ne garantit que je ressentirai la joie... sauf si j'arrive à garder l'oeil ouvert, si j'arrive à garder le coeur ouvert. Alors, en étant là présent, peut être l'image, la photo, la belle prise arrivera et la joie sera là. Contrairement au plaisir je crois que la joie est durable, ce qui satisfait donc l'âme beaucoup plus. J'ai beau apprécier toutes les fois où j'ai fait l'amour dans ma vie, je ressens plus de joie à regarder encore et encore ces instants figés de nature, d'odeurs et de vent sur l'écran, qu'à me souvenir de mes toutes ces baises. Par contre, je pense que de bonnes jouissances peuvent amener de la joie... ça c'est certain. Je crois que c'est ce qui fait la différence pour moi entre jouir et avoir un orgasme, l'orgasme c'est quand la joie s'invite à la jouissance et fait en sorte que ce moment est différent, nous fait grandir (j'ai en tête un moment comme ça à nous).
Mais revenons à nos microbes. Je suis malade, j'ai mal à la tête, je suis fatigué, courbaturé et pourtant dans mon sofa, 3 fois ce soir, j'ai senti de la joie! J'ai regardé un bon film, dont 1 passage m'a amené cette réaction émotive physique et de l'esprit; la beauté du monde, la beauté de la vie, la beauté de l'homme. Puis en commençant à penser que je voulais écrire un billet la dessus, j'ai fait 1 autre constat qui m'a amené une deuxième fois à la joie: J'ai pensé à toi, ton petit sourire, ta peau si douce, ton visage que j'adore prendre dans mes mains (surtout avant de l'embrasser), tes grands yeux de gazelles, ronds et bruns, profonds et souriants, et ton odeur. J'ai pensé à l'amour, simple et vrai. J'ai repensé à ce que j'essayais de te dire: le véritable amour, celui que je veux avoir maintenant, est celui que tu ressens quand tu n'as pas d'attentes et surtout pas de besoin envers l'autre. Si tu es détaché de cette dépendance, alors quand l'amour est là, il est vrai. Ça ne veut pas dire, qu'il ne fera jamais mal mais simplement qu'il existe pour les bonnes raisons. Finalement, j'ai connu la joie une troisième fois juste avant de venir m'assoir pour t'écrire. J'étais sur le bol (oui je sais c'est pas très romantique, mais c'est la vérité) et je réfléchissais encore à pourquoi l'urgence avait tellement disparu de ma vie depuis ces derniers mois et je crois que j'ai compris. J'ai compris que j'étais déjà mort. Je suis mort, nous sommes tous déjà morts et la reconnaissance de ce fait est tellement réconfortante. Je me suis pourtant d'abord dit que c'était triste de penser comme ça, mais involontairement, cette idée s'est imposée en moi, elle m'a envahi et m'a rendu joyeux. Je suis déjà mort, alors pourquoi avoir peur, pourquoi ne pas prendre le temps de regarder pour vrai, de ne pas courir. Alors mieux vaut maintenant la qualité que la quantité, n'est ce pas? Tu es ma qualité. Même sans vivre avec toi je suis touché par ton existence. Tu vis, là quelque part. Tu m'aimes, je l'ai vu dans tes yeux. Je l'ai vu. Tu es là, quelque part, et je t'aime. Si fort. J'en suis si content.
Le principal est invisible.