Je réfléchis beaucoup sur l'amour ces derniers temps. Pourquoi, pour qui, comment, combien...?
Je ne trouve que peu de réponses et ce soir j'en suis content. J'ai encore envie d'être naïf et de croire que l'amour ne s'explique finalement pas.
Je crois que c'est encore ce bon vieux Saint Exupéry qui disait quelque chose comme: pourquoi t'énumérer les raisons de m'aimer... la seule valable est l'amour. Ceci me conforte avec de nombreuses questions que je me pose parce que tu me les poses. Pourquoi je t'aime, moi qui suis si... et toi qui te dis si peu... Et bien la seule raison valable que j'ai, c'est l'amour, et ça devra te suffire. Je ne t'aime pas pour ton corps, ni pour ton esprit, je t'aime car je suis en amour, le vrai. J'aime ton corps, j'aime ton esprit, mais je t'aime surtout toi. Et si tu ne ressens pas la même chose, je n'aurai que des mauvaises raisons pour essayer de te convaincre.
L'amour, c'est aussi du rêve, de la folie. Mais pourtant, je ne veux pas le rêver. Je veux le vivre. Le rêve, c'est un peu comme l'espoir, c'est beau, il en faut, mais c'est passif. J'aime à l'idée que je prends ma vie en main, que je génère mon espoir en m'offrant la possibilité de réussir, que je génère ma chance en jouant avec les probabilités, que je vis mes rêves en les matérialisant. L'amour est un doux rêve où l'on peut être éveillé. Tu m'as éveillé, je ne me rendormirais pas pour, seulement, rêver. L'amour est un rêve qui, pas seulement, ne se rêve.
J'ai toujours penser qu'il était très aisé de dire à quelqu'un qu'on l'aime. Je t'aime. Ces mots je les ai dit tant et plus encore. Même à toi je les ai dit si souvent. Et pourtant, ces derniers temps, je les trouve vide de sens. Comme s'ils n'apportaient rien de plus à ce que j'avais déjà dit. Comme si ils n'étaient pas assez clairs pour décrire ce que je ressens vraiment. Il m'a toujours été facile de dire je t'aime, sauf maintenant avec toi. On dirait que ça ne décrit pas ce que je ressens. On dirait que je donne des coups d'épée dans l'eau. Il est peu être plus difficile de dire qu'on aime quelqu'un quand on l'aime vraiment. Peut être parce que l'amour, ce n'est finalement pas des mots, mais plutôt des regards, des touches et des sensations...
Un jour peut être, cet homme pourra aimer cette femme là... et cette femme là s'autorisera à aimer cet homme. Alors, les oiseaux s'arrêteront de chanter un court moment, le vent pendant un instant, un instant seulement, s'arrêtera de souffler, même l'eau des rivières ne pourra s'empêcher de suspendre son ruissèlement pour eux... Pourquoi? Rein de plus simple; les oiseaux se tairont pour entendre leur murmure de joie, il prendront leur pause et cette fois ils seront les spectateurs du chant de l'amour, plutôt que d'en être les promoteurs. Le vent, lui, essoufflé, se contentera de se reposer et de se nourrir de leur énergie. Il y a peu de chance de trouver quelque part plus de vitalité que dans l'amour de cet homme et de cette femme là. En ce qui concerne les eaux, inlassables, puissantes, elles apprendront ce qu'est la puissance. Elles aussi deviendront spectatrices de ce qui coule de source, de ce qui doit être, et de ce qui se fait son chemin sans autre but que de le faire.
Si cet homme et cette femme là s'aiment, ils s'embrasseront debout, et fiers, et ils ne seront là pour personne d'autre que pour eux.