Tu me perturbes tellement. Oh oui tu me ferais du mal avec cette distance que tu peux garder parfois et ce détachement que tu montres quelques fois envers toute sorte de choses, dont moi. Et pourtant, pourquoi je continue à avoir envie de te connaitre? Pourquoi ai-je encore envie de me coller? Pourquoi ai-je encore la conviction que la souffrance ne serait qu’une infime partie de notre relation? Pourquoi ai-je l’impression que tu joues un rôle, comme pour te protéger? Pourquoi ai-je l’impression que tu t’empêches de ressentir, que tu te refreine dans tes sentiments, tes émotions? Pourquoi ai-je l’impression que tu te caches et même à toi-même?
Tu me diras que je me trompes – et tu auras surement raison – mais quand je perçois ce jeu de cachette en toi, tu n’es plus la même. Tu ne sembles plus naturelle. C’est comme si tu n’avais plus confiance en toi. Comme si tu étais investie de la mission de préserver le monde de cette folie destructrice que ton toi-même intérieur imposerait au monde si tu lui enlevais sa laisse. Et pourtant, pourquoi est-ce que je ressens que cette âme rayonne, qu’elle a une belle folie à offrir, qu’elle a tant d’amour à donner? Pourquoi est-ce que je ressens qu’en essayant de protéger tant l’humanité en se contenant, elle s’empêche d’être heureuse – vraiment heureuse – et donc elle va à l’encontre de son but : être heureuse pour améliorer l’humanité!
Tu es ma lune et je suis ton papillon. Mon instinct me dicte que tu es importante pour me guider, pour trouver ma route, et pourtant tu es inaccessible. Je n’ai pas assez de force dans mes petites ailes pour aller jusqu’à toi, sans parler du manque d’oxygène qu’il faudra affronter sur une bonne partie de la route. Et puis, il y a toujours LA peur du papillon : les ampoules électriques qui seront parsemées sur le chemin. Celles qui détournent de la route, celles qui vont te faire tourner en rond jusqu’à l’épuisement... À moins que par miracle elles finissent par griller, ou qu’une main bienfaitrice ne les éteigne ou encore que le jour se lève…
Tu me manques. J’en suis désolé. Je suis désolé de ne pas être plus fort.