Pas "encore" ensemble...

Le 08/12/2015

Merci pour t’être prêtée à l’exercice. Merci aussi d’avoir mentionner les points positifs qui nourrissent encore l’espoir de partager un jour cette vie. Quand je te vois, quand je suis à côté de toi, la possibilité de partager ta vie est si intéressante, si réelle, si tentante… que je me demande comment elle peut être refoulée par la suite lorsque l’image, sur l’écran, disparait ou que le son de ta voix, dans le téléphone, se tait.

Oui je t’appartiens. Pas totalement, mais il est faux que tu as volé ces moments. Je t’appartiens suffisamment pour que jamais tu ne te sentes totalement seule. Je suis avec toi, quoi qu’il se passe, maintenant ou plus tard. Une partie de moi partage ton air, tes goûts, tes sensations. Une partie de moi est en toi et t’appartient. Oui, je suis bien ancré dans ma vie passée, mais je ne lui appartiens pas plus qu’à toi. Ma vie actuelle est un mélange de cette vie passée et de toi. J’appartiens aux 2 et cela jusqu’à nouvel ordre. Je ne cherche juste qu’à être heureux et en paix. Si cela implique de quitter ma vie, alors je le ferai dans la douleur mais jamais avec l’impression de voler un futur qui n’existe pas à quelqu’un. Je ne peux penser comme ça, car en gardant le futur planifié, je vole automatiquement le futur possible, ton futur, notre futur. Un vol est-il meilleur qu’un autre?

La peur, je la partage mais peut être pas sur les mêmes aspects. Je crois que la mienne est associée au « compliqué ». Je veux simplifier ma vie et notre vie, je pense, serait plus compliquée à organiser que celle que j’ai en ce moment. J’ai peur d’avoir à mettre de l’énergie pour gérer cette complexité qui m’empêchera alors de la diriger vers toi, vers nous. Ça, c’est épeurant, mais pas le vide. J’ai aussi la peur de la déception. De ne pas être à la hauteur du sacrifice que tu feras. C’est drôle, mais malgré le fait que je partage cette peur, j’ai envie de te rassurer sur ta peur. Je ne crois pas que tu sois bourrée de défauts. Tu en as comme tout le monde, comme moi. Mais je ne veux pas d’une relation symbiotique, où tout doit être partagé, accepté et convergent vers l’unique. J’ai adoré cette vie, mais je veux autre chose maintenant. Je veux aussi être moi avant d’être 2. Je perds donc la peur de ne pas aimer quelqu’un à cause de petits défauts, ou de divergences d’opinion. Ce qui m’inquiète plus est la divergence sur de grands aspects; avoir des enfants, lieu de vie, les envies de voyages, le partage d’amis, le contentement sexuel…

Tu sais, je ne suis pas si sauvage et libre. J’aime la ferme moi aussi et j’aime m’occuper de mes chevaux, les dorloter. Je suis un peu fermier et un peu cheval. Je t’offrirai assurément de la liberté, tant que je n’en souffrirais pas. Loin de moi l’idée de te fermer la porte de la ferme ou de t’y enfermer. Je vois plus la ferme comme un port. Sans barrières, où il est bon de venir se ravitailler, se reposer pour ensuite, le temps venu, repartir dans une petite aventure. Mais peu importe tout cela, j’aimerai juste que l’on arrive à garder l’innocence de cet amour simple et vrai. Celui qui inspire, celui qui motive. Celui qui fait que aujourd’hui tout ce qui te concerne me donne le gout de me dépasser alors que le reste me fait végéter dans l’inaction. Je ne veux plus courir dans toutes les directions, je voudrais simplement courir doucement pour courir longtemps.