Petite planète

Le 28/08/2015

Amène-moi avec toi, s’il te plaît. J’étouffe ici. Mes pensées sont devenues trop nombreuses et trop tristes pour tenir dans ma tête. Ces pensées tristes et mélancoliques, elles tassent même les belles.

J’aimerais partir avec toi. Qu’on prenne une pause du monde et de sa folie, qu’on prenne le temps d’apprivoiser et d’aimer la nôtre.

Mon sang ne circule pas normalement aujourd’hui. J’ai des vertiges. J’ai l’impression d’être sur un bateau qui tangue. Je ressens physiquement le manque. Et pourtant, ça fait si peu de temps qu’on s’est vu. Je peux presque encore sentir ta peau sur le bout de mes doigts. Qu’est-ce que ça sera dans quelques semaines?

Je ressens tellement de culpabilité… Je me sens un peu responsable de toi, de ton état. Et comme tu es responsable du bonheur de Mélanie, je le deviens alors moi aussi. Si tu ne vas pas bien, elle ne va pas bien. Et il y a Max, à qui j’ai voulu épargner mes doutes, mes questionnements, mon amour grandissant pour toi. J’ai voulu lui épargner de la douleur, la vivre à sa place. J’assume, je vis cette culpabilité au lieu de le faire souffrir. L’équation était simple dans ma tête – ma naïveté me joue des tours - : ma culpabilité lui soustrait de la douleur. Ces mots que je ne dis pas, ils ne lui font pas mal. Ils me font mal à moi, qui les garde si difficilement.

Je ne pensais jamais vivre une histoire comme celle-là dans ma vie, un amour si beau et si puissant. Je ne veux pas me résigner à le voir comme une simple expérience. Une expérience, ça laisse un souvenir. Toi, je refuse que tu ne deviennes qu’un souvenir. Même si on ne se voit pas, je t’imaginerai tellement, que ton image ne sera plus un souvenir. Tu seras bien réel. Et je continuerai à t’aimer, pour vrai.

Même si tu décides un jour de ne plus utiliser cet exutoire, de ne plus consulter le site, ne le supprime pas. Il deviendra un jour comme une étoile qui erre dans ciel. Une petite créature d’amour qui évolue dans une mer d’informations tordues. Cette petite planète, on la regardera un jour avec un peu plus de recul, et on pourra s’émerveiller devant sa beauté et son infinité. Nous serons les seuls au monde à avoir la carte pour s’y rendre ainsi que les yeux et le cœur la comprendre, pour y vivre.