Tu ne m'appartiens pas. Les moments passés en ta compagnie, en fait, ne m'ont jamais appartenus. Je les ai volé à ton autre vie. Pour t'avoir, je dois voler, car tu n'es pas à moi. Tu as encore les deux pieds dans dans cette vie que tu as bâtie au cours des 20 dernières années, comme j'ai les pieds encore ancrés dans ma vie actuelle. On n'est pas ensemble car on ne s'appartient pas, et on n'est pas libre. Je crois que tu rêves autant que moi d'une nouvelle vie qu'on créerait ensemble. Pourtant, je crois aussi que tu as tout aussi peur que moi de bouger. Se vivre implique de voler à ceux qui partagent présentement nos vies un futur qu'ils croyaient vivre. Un futur à nos côtés.
La peur. Celle de se lancer. Le vide offre tellement de possibilités, mais la terre est rassurante. Tellement, que les pieds ont de la difficulté à la quitter. Tu es le vide, tu es les possibilités infinies, tu es le bonheur que j'imagine. Pourtant, en ce moment, mes peids n'avancent pas. Ils tentent de se satisfaire de ce qu'ils connaissent. Mes pieds ont le dessus sur mon coeur, qui est contraint de voyager à travers les rêves.
Décevoir. j'ai parfois peur que tu ne réalises pas ou que tu oublies que je suis bourrée de défauts. Il y en un qui se cache derrière chaque petits recoins de ma personne. J'ai peur que l'image que tu t'aies construite de moi ne colle pas avec celle que je suis vraiment. Je suis peut-être une jument à l'esprit un peu sauvage, mais je ne suis pas une licorne. J'ai l'impression que tu m'imagines licorne, mais je ne suis qu'un pauvre cheval bien ordinaire.
La ferme. Le fermier prend bien soin de moi. Il m'offre peu d'occasion de galoper librement, de m'évader, mais les soins qu'il me prodigue me gardent à la ferme. Tu m'offres la liberté et l'aventure. J'ai envie de tout ça, mais je suis née à la ferme et j'ai peur de la quitter. Le fermier m'offre une vie calme et heureuse. Il m'offre aussi l'amour. L'aventure me tente, m'appelle, mais j'ai parfois peur de m'ennuyer du fermier et de la ferme. J'ai peur de regretter, car il m'arrive d'en avoir, des regrets.
Compliquée. Cette vie à deux. Cette femme qui me déteste. Ces enfants qui pourraient ne pas m'aimer. Ces amis remplis d'incompréhension. Cette nouvelle famille en construction. Moi qui ne veut pas déplaire... Comment faire pour y arriver? Et d'autres enfants, alors que les tiens te comblent déjà.
Maintenant, pourquoi je continue de rêver de cette vie alors.
Belle. Quand je l'imagine, je la trouve belle et différente cette vie. Ses possibilités vont au-delà de l'ordinaire. J'aimerais te suivre dans tes aventures. T'en proposer de nouvelles. Retrouver le goût de découvrir, d'avancer. Comme tu dis si bien, elle ne serait pas banale cette vie.
Heureuse. Je sais que je le serais. Tu m'apportes déjà tellement de bonheur. Tu es spécial. Ta vision de la vie me plaît. Comment ne pas être heureuse avec quelqu'un qui voit la vie comme tu le fais? Le quotidien serait certainement heureux à tes côtés. Ton bonheur est nourrissant.
Amour. Tu en as tellement à offrir. J'ai envie de tout mon être de l'accueillir. J'ai envie de l'amour de ton âme, mais aussi de celui de ton corps. Je sais que tu pourrais m'apporter de l'amour pour une vie. Je sais qu'il est vrai, comme le mien d'ailleurs.
Créative. Avoir à nouveau envie de créer. C'est ce que tu m'as offert de plus beau. Ta sensibilité t'amène aussi à créer. J'aimerais qu'on s'encourage dans cette voie, dans cette vie. La créativité est tellement plus fertile dans un terreau fait de partage.
Partage. L'amour, bien sûr, mais aussi toutes ces petites choses qui nous unissent. De la coïncidences aux passions, nous avons tant en commun. J'aime partager avec toi. J'aimerais le faire plus souvent. J'aimerais que mon quotidien se tricote avec toi. Qu'on partage nos matins, comme nos chicanes!
Je t'aime, pour vrai. Je continue de rêver, même si je sais que notre vie à deux ne verra peut-être jamais le jour.
