Réveil brumeux encore. Trop épais, trop de nuage, trop peu de force.
Le soleil n'a pu percé, il s'est tout simplement fait absorbé ainsi que toute son énergie. Il a quitté la place alors que la pluie commencait à vouloir me laver. -Pourquoi pas?- J'ai retiré mon manteau et laissé l'eau m'innonder, me rincer... lave moi de cette idée qui est interdite et qui pourtant ne m'apparait nullement comme immorale, mauvaise ou tortueuse. Lave moi, même si je ne sais pas de quoi. Je suis maintenant propre et pourtant j'ai si froid, je me sens las et sale...
Banlieu grise, réseau, connexion, attachement et pourtant je ne me suis jamais senti si seul.
Pourquoi ces fils sont-ils beaux? Ils dénaturent la nature, ils tachent le ciel, linéarisent l'espace et découpent l'uni. Pourtant, ils sont beaux. Je vois des perspectives... donc de l'espoir. Et ce gradient, -de l'obscurité à la clarté; de l'enfer au paradis- me laisse croire qu'il n'y aura pas seulement que des moments difficiles, mais qu'il y aura bien la beauté et le pur. Il suffira de sauter par dessus quelques fils... de ne pas tomber... de ne pas s'emmêler de faire les funambules sur d'autres... et nous voilà dans la pureté...
La nature reviens toujours au galop.
Encore une fois, je ne pensais pas que l'asphalte pourrait un jour être belle. Fondus, les grains se mélangent pour s'unir et ne former qu'un. Un tout plus fort. Mais si fort soit-il, il reste lisse, plat. C'est sa fonction. Pour que cela roule, pour que rien n'accroche. Cependant, cette branche et cette petite feuille vont tout faire déraper. C'est déjà le désordre... Il va falloir des éfforts constants et acharnés pour les retirer et éviter la chute; la roue qui glisse ou qui se bloque... Et pourtant, malgré tous les efforts qui retiront ces sources de chaos, d'autres petites branches et d'autres petites feuilles viendront pour mettre le désordre. Merci dame nature pour le chaos.
Les épervières s'ouvriront aujourd'hui... ou peut être demain.
Quelque soit la langue, ces fleurs sont à toi. Parfois, on les appelle les épervières car il existe une légende qui permet, à celui qui en mange, de voir loin, de voir juste... peut être même de voir ce que d'autres ne peuvent pas. J'ai du trop en manger, car je vois en toi -qui pourtant contient les mêmes atomes, les mêmes briques que tout le monde-. Je vois en toi bien plus que ce qui est permis... Dans une autre langue, elles s'appellent "les pinceaux des indiens". Imagines-tu seulement les peintures que je te ferai sur le corps si seulement j'avais le droit à un peu d'encre et un peu de peau...
Ainsi est-il...