Ce que tu m'as offert, ça m'a atteinte directement au coeur. Les petits pots, c'est bien. Mais des échantillons de moments qui nous appartiennent, si doucement et amoureusement emprisonnés dans des feuilles et des fleurs, c'est bien mieux.
Tu ne m'as pas donné une branche d'olivier. Tu m'as offert à nouveau cet après-midi passé ensemble, à marcher côte à côte vers ton auto. Tu m'as redonné cette légèreté qui m'habitait alors. Je te vois à nouveau sur le parterre de ces gens qui t'auraient probablement chassé, s'ils t'avaient vu, à coup de "propriété privée" et de "ça pas de bon sens" pour avoir récolté quelques feuilles d'arbres. Tu m'as rappelé à quel point tu peux être enjoué, et un peu fou. Tu m'as rappelé aussi que tu te rappelles, comme moi, de ces petites choses qui nous unissent et qui construisent peu à peu notre histoire.
Tu ne m'as pas non plus donné de la lavande. Tu m'as offert un souvenir délicieux dans lequel je t'accompagnais sur les routes de Montpellier. Puisque tout ça n'a pas réellement été vécu, on pourrait croire que ce n'est pas vraiment un souvenir. Mais ma tête s'est tellement imaginé ces scènes de nous, que ces pensées ont été élevées au rang de souvenir. Leur intensité leur a donné un vécu, irréel pour le reste du monde, mais bien réel pour ma tête. Ces brins de lavande, ils renferment l'odeur du bonheur qu'on aurait connu ensemble, si la vie nous avait permis de vivre cette folie. Un jour, peut-être, dans notre tour du monde, nous ferons un arrêt à Montpellier et je te cueillerai un bouquet de lavande, que je t'offrirai accompagné d'un baiser.
Tu ne m'as pas offert des fleurs de trèfles. Tu m'as offert la magie, la découverte. Celle qui se cachait sous mes yeux depuis toujours, et que j'ignorais. Tu m'as offert l'inattendu, l'inconnu, la surprise! Cette douceur, les fleurs l'ont toujours renfermée. Mais je ne le savais pas. J'avais besoin de toi pour en prendre conscience. J'ai hâte de faire d'autres découvertes en ta compagnie.
Merci encore pour ces petites choses qui ont empli ma tête de bonheur et d'amour. Il n'en fallait pas plus pour que je redevienne follement amoureuse de toi et de ta poésie.
Quelques minutes dans tes bras, c'est pas assez. J'en voudrais plus. J'aurais voulu toucher tes cheveux, ton visage, ton cou, mais je n'ai pas eu le temps. J'aimerais tant avoir un peu plus d'intimité avec toi. Du temps, à l'abri des regards qui nous questionne, qui cherche probablement en nous des réponses que l'on cherche aussi. Je voudrais laisser aller cette retenue, et être amoureuse de toi comme j'en ai envie. Ne serait-ce qu'une soirée. Te toucher, te parler, te regarder. Tout ça, sans la crainte de l'extérieur, qui confine mon amour à l'intérieur. Le manque d'intimité dans lequel nous baignons te rend inaccessible. Je ne peux pas m'approcher de toi, ni en geste, ni en parole. Le monde paralyse mon amour. Il n'y a que mes yeux qui laissent s'échapper l'amour que je retiens si fort. En te regardant, je m'imagine avec toi, ailleurs. J'espère que tu sais lire dans mes yeux. J'espère que tu as pu apprécier à travers mes yeux, cet après-midi, la danse qui nous unissait, dans ma tête. Toi et moi, dans un décor meublé de mes pensées amoureuses, de mes espoirs, de mes souvenirs de nous.
J'ai tant de douceur que je te réserve, pour, peut-être, un jour te l'offrir. Te voir aujourd'hui a permis de dissiper les souvenirs difficiles de ton absence des dernières semaines. Je sens que la distance qui nous sépare se rétrécit. C'est l'amour qui revient à la charge je suppose. J’avais réussi à le calmer un peu dernièrement, mais là, il se réveille. Je ne sais pas si je dois trouver une berceuse pour l'endormir ou non.