Bonjour amour,
Merci d’avoir partagé ce rêve. Cet espoir.
Ne t’inquiète pas, ici tout va bien. Tout va aussi bien que cela peut aller.
J’ai finalement fait lire le billet à Mélanie. La réception a été surprenante. Elle a d’abord reconnu qu’elle ne te connaissait pas et qu’elle te jugeait peut être un peu durement… car après tout tu peux si facilement devenir la réincarnation de la cause de son malaise. Elle s’est ‘presque’ excusée et, avec un sourire, a ajouté qu’elle savait bien de toute façon que je ne pouvais aimer que des personnes gentilles, que de bonnes personnes. Elle a ensuite ajouté qu’elle ressentait une énorme jalousie de cet amour. Après un autre sourire, je l’ai sentie se fermer. C’est devenu plus difficile. Elle a fini par avouer qu’elle ne se sentait pas à la hauteur de m’aimer encore aussi fort qu’avant et surtout aussi fort que tu sembles le faire. Elle a même parlé me quitter pour nous laisser vivre. Je suis perturbé par tant de manque de confiance en soi. Elle m’aime pourtant si intensément, je ne comprends pas pourquoi elle se sent si incapable de continuer, de progresser. Je sais que je l'aide et que ce travaille sera long. Elle par contre est impatiente... comment lui en vouloir... je serai bien mal placé pour trouver cela déplacé.
-…-
Ça va revenir. J’ai l’espoir. Cette fois, elle travaille vraiment fort et je pense qu’elle va évoluer, se transformer en profondeur.
Le seul moment où elle est elle même, c’est pendant nous jouons aux cartes (c’est évidemment un code que l’on utilise pour les enfants afin de pouvoir parler de sexe devant eux). C’est donc le seul moment ou elle enlève ses maudites barrières et qu’elle a enfin confiance en elle, qu’elle est celle que j’ai connue.
Merci donc pour ton texte et ce message d’espoir que j’ai pu partager.
Mais parlons un peu de nous et surtout de moi! Je vais bien. Mes journées se passent bien. Il fait beau, j’aime la vie et sa douceur et je me compte chanceux. Chanceux d’avoir quelqu’un à côté de moi qui m’aime même si elle ne s’aime pas. Chanceux d’avoir quelqu’un là bas qui m’aime mais si elle aime aussi tant protéger les autres. Oui, il y a bien un peu de tristesse et de mélancolie. Il n'est pas rien de modifier, de transformer ce que je trouvais déjà très beau. J’ai l’impression de vivre une rupture en bon terme… mais une rupture quand même. Je dois te laisser partir d’une partie de ma tête; Ne plus te désirer, ne désirer te voir dès que possible. Cette partie est morte.
Chatter et écrire permettra surement de faire cette transition.
Dans ma chaise longue, dans mon lit, dans le fond de l’eau… je suis avec toi, mais je suis en deuil. J’ai parfois l’impression que tu es morte et je me répare de cette perte en repensant aux bons moments, aux sourires, aux rires, aux galbes… et je suis content, peut être même heureux. Je suis certain que l'on peut être triste et pourtant heureux.
Je suis aussi content de voir que je peux être avec les gens qui m’entoure totalement, à certains moments, souvent quand même. Mais il est encore beaucoup trop tôt pour ne pas être avec toi dès que la joke se termine, dès qu'une brise fraiche change l'état des choses, dès qu’un silence s’installe, dès que le plaisir redescend et que la conscience revient.
-…-
Tu n’es pas morte bien entendu, tu es là avec moi, je vois bien que nous construisons quelque chose de bien de nouveau. Mais je n’ai pas encore oublié, pas encore oublié qu’il y avait un autre « tu » que j’aimais, qui aurait pu être ma vie. Je dois vivre ce deuil et même s’il ne me fait plus pleurer, il doit partir doucement pour partir comme il faut.