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Un trou dans le temps

Le 15/10/2015

Alors que la semaine ne cessait de s’écrouler sous la lourdeur de son propre poids, de son propre ennui, voilà que la loi de murphy a encore fait des siennes.

Nous avons laissé la musique se jouer par elle même, les choses sont devenues simples et tout simplement belles. Leur beauté, elle s’est révélée au moment où les rideaux de brumes se sont simplement écartés et qu'on a pu se regarder sans plus de filtres. Juste nous, juste là.

Les 5 sens on été mis à contribution et c’est là je crois le succès de cette soirée, de ce trou dans le temps qui nous a été offert et que nous avons pris sans culpabilité.

La vue; dès les premiers instants, te voir dans le cadre de cette porte - image impossible à imaginer jusqu’à lors - te voir assise à ma table, préparant tes zestes, taillant à côté de moi, le sourire aux lèvres. Voir tes cheveux en bataille, libres, si libres qu’on ne peut être jaloux de leur chance. Voir que je suis amoureux comme jamais, comme il est si doux de l’être. Voir a peau et cette ligne de courbe qui se dessinait en contre nuit de la fenêtre où seule une lumière douce et sombre permettait de te deviner.

Le toucher; que dire de plus, si la lumière était douce et sombre mais que je te voyais quand même, c’est bien parce que je te lisais de mes dix doigts. Comme un aveugle, je lisais chaque centimètre de peau que je caressais comme si elle me suppliait de la faire. JE n’ai jamais touché une peau qui semblait tellement vouloir être touchée. Douce, vibrante, sans bouger elle me suppliait de continuer de la toucher partout… -j’en ai encore le cœur qui bas en écrivant ces lignes-.

L’odorat; lui, plus subtil, s’est glissé dans les petits plats que nous mitonnions. Oignions roussis, coriandre, chèvre chaud, cumin, vanille… gravés dans le souvenir de ta présence à notre soirée, gravés sur les parois de ce trou dans le temps. Mais il était aussi dans l’odeur de ton cou, de tes vêtements, de ton parfum. Maintenant il s’efface doucement de l’oreiller où tu y avais laissé ta trace.

L’ouïe; en ce qui la concerne, elle pourrait se résumer dans l’écoute de cette musique qui a bercé l’ensemble de ces moments magiques. Mercury Rev et Nits étant les points d’orgue obligeant à ne plus jamais oublier ces délices. Mais elle était aussi là pour s’autoriser à écouter ces moments de vie que nous nous racontions, enfin calmes, enfin autorisés par l’abstraction de tout le reste.

Et finalement, le gout; Je sais que l’amour et la bouffe sont souvent proches en termes de plaisir et j’en ai eu une belle démonstration. Succession de gouts titillant, de délices croquants, de surprise savoureuses, pendant ce repas qui en s’allongeant n’a fait que durer encore et encore le plaisir. Et ce dessert, improvisé mais qui m’a excité les papilles au plus au point. Et ce dessert encore qui m’a confirmé à quel point j’avais raison de croire que j’aimerai ton gout. Je l’adore. Je t’adore.

Merci pour ce trou dans le temps, ce trou dans le trouble. Merci pour ce trou dans les nuages qui a fait descendre cet rai de lumière où, le temps d’un instant, tout était clair; un aperçu de ce que pourrait être notre version du bonheur, notre version d’un couple pas banal…