Pour faire le moins de mal, je ne me cache pas. Je t’écris sans me cacher, je te texte sans me cacher. Mais hier soir, trop de vin probablement, ça n’est plus passé. Je n’avais jamais vu Mélanie comme cela. Elle m’a dit des choses si méchantes, si mauvaises. Elle n’était plus elle-même. Je sais qu’elle était en colère et extrêmement fatiguée, mais tout de même, elle m’est rentrée dedans comme jamais. Je crains de la rendre mauvaise avec cette situation (difficile à avaler il faut l’avouer).
En ce moment, j’ai l’impression que nous sommes comme un disque rayé qui répète toujours la même séquence. Dis moi que tu m’aimes encore? Est-ce que tu l’aimes vraiment autant? Que vais-je devenir? Est-ce que tout va changer dans 2 mois? Je donne toujours les mêmes réponses et pourtant... toujours les mêmes questions… toujours et encore. Je suis fatigué de ces questions. Tu me manques. Là, maintenant. J’aimerai tellement être sur une couverture, la tête posée sur ta cuisse et qu’une de tes mains soit dans mes cheveux et que l’autre soit posée sur ma poitrine, à l’emplacement de mon coeur.
Je me permets de te dire beaucoup de choses ici et maintenant car je sais que je ne pourrais surement plus t’écrire pendant plus de 15 jours. Ces jours vont être difficiles mais aussi peut être représenteront-ils une pause salutaire de questions. Peut-être cette pause me permettra de confronter les choix qui s’imposent doucement à moi.
Je ne suis pas heureux ici sans toi et si je me sens capable de vivre pleinement les moments de couple avec Mélanie, ces moments sans toi, je ne peux le faire tout seul. Et pourtant, en ce moment, je suis seul à vouloir les vivre car elle est finalement tombée dans la colère. N’étant pas complètement solide moi même, je fais du mieux que je peux pour penser avant de parler, parler au lieu de crier, toucher au lieu de fuir… mais c’est de plus en plus difficile.
Le seul moment que nous partageons vraiment est le sexe. Cependant, ce n’est pas viable. Peu importe que nous faisons durer l’acte plus longtemps, peu importe que nous augmentions la fréquence… quelque chose est brisé dès que le plaisir retombe. Ce que je ressens donc c’est que je peux vivre avec Mélanie et être bien mais aussi que je peux vivre avec toi et être heureux.
Avons nous pris la bonne décision? Sincèrement? Non. Mais y-en-a-t-il une bonne? Toute autre amènera, elle aussi, des difficultés. Quelles difficultés sont donc plus raisonnables de vivre? Comment le savoir tant qu’elles n’ont pas été vécues et surmontées (ou pas). Tu souhaiterais que je sois avec toi pour te conforter de notre décision… mais je ne pourrais faire une telle chose. Je t’aime, du plus profond des fibres du dedans de mon moi-même. Je peux peut-être vivre à côté de toi, pour sauvegarder les autres, et être ton « ami » malgré tout cet amour, mais je ne peux pas le nier, ou inventer une version améliorée de mensonge pour te dire qu’il n’est pas là. Il ne se transformera pas. Il pourrait supporter de ne pas vivre le désir et le plaisir du sexe, mais il ne se transformera pas. Si je te mens la dessus, alors je meurs. Alors, ce que nous sommes meurt. Je ne veux jamais te mentir. Jamais.
De mon côté, le temps ne m’inquiète pas. Il est long, mais ne le sera jamais assez pour ternir mes sentiments. Je me rends bien compte que tu es importante. Que tu es une partie cruciale du reste de ma vie.
Faut-il vraiment que je me mente en me disant que ce n’est pas le cas? Tout en moi résonne de cette vibration.
Faut-il vraiment que je te mente en te disant que je ne le ressens pas? Faut-il vraiment que je te dise que de ne pas nous vivre est une bonne décision? Tout en moi me dit que cette solution n’est en rien meilleure que celle de nous connaitre pour de bon, de vivre notre aventure… où qu’elle aille.
Faut-il vraiment que je lui mente en lui disant que mon amour pour toi n’est pas si fort, qu’il n’est pas le plus intense? Tout mon être transpire cet amour, cette intensité. Bien entendu, je peux aussi vibrer de l’amour que je lui porte, mais je ne pourrais plus vibrer seulement pour elle. C’est comme ça. Toute lutte est vaine et vouée à la douleur.
Oui, ne plus se voir serait plus facile pour eux. Car une fois la douleur passée, les cicatrices refermées, la vie, le quotidien et l’adrénaline des moments forts reprendront leurs droits. Mais je ne te le demanderais jamais. Je n’en aurai pas la force. J'entrevois d’autres options s’offrant à moi maintenant. Elles ne sont pas claires, pas stables et je préfèrerais donc ne pas en parler maintenant, mais tout n’est pas blanc ou noir. Il y a des nuances, des options, du gris clair et du gris foncé. Je n’ai pas peur de la suite et même si mon coeur se serre encore parfois… je n'ai pas peur d'être seul non plus. Je n’ai pas peur car je ne me mentirai pas. Je ne m’inventerai pas une version améliorée du mensonge pour protéger les autres et me détruire. Je n’ai qu’une vie, j’aime trop le plaisir, même celui qui nait dans la douleur pour me contenter d’une moitié de vie. Quoi que je fasse, quoi que l’on fasse, je ne regretterai rien car je plongerai dans le plaisir de vivre… seul, avec elle, avec toi.
Fade out lines - The avener
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