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Pourquoi pas?

Le 11/07/2015

Il est environ 18h. Vous arrivez. Je suis un peu nerveuse, craignant qu'un orage soudain surgisse au cours de la soirée. Mais vous êtes là, et je l'avais souhaité. Max vous ouvre la porte, vous accueillant avec ses grands bras et son sourire énorme. Des becs pour Mélanie, une poignée de main pour toi. Je sors de la cuisine, les mains encore trempées et le tablier au cou. Je vous fais la bise en essuyant discrètement mes mains sur mon tablier, chiffonnant un peu le bas. Si mon coeur bat la chamade en embrassant Mélanie, il se calme un peu lorsque je m'approche de toi. Tu m’apaises. Tu me regarde l'air de dire: "Calme toi, tout ira bien. Les tempêtes sont loin et je suis là". On passe alors à la cuisine, je termine de préparer un petit cocktail pour l'apéro. Tout le monde autour du comptoir, un fais un toast à ce premier souper entre amis! Tu sembles tellement calme. Je n'arrive pas à savoir si ton air paisible cache un peu de tristesse. Les discussions sont lancées. Tour à tour, on parle les uns aux autres des sujets les plus divers. Les sourires et les rires sont abondants. Je me sens mieux. Puis, on va s'assoir à la table. On ouvre une bouteille. En fait, c'est toi qui l’ouvres. Je me presse d'aller chercher les verres. D'un geste lent, tu les remplis et les distribue à tout le monde. Tu commences par Mélanie, puis Max, et ensuite nous. Je suis derrière toi à ce moment. Tu prends alors nos deux verres dans tes mains, tu te retournes et me l'offre avec ce sourire qui en est à peine un. Tes yeux capturent les miens, et ils s'échangent un peu de douceur l'espace de quelques secondes, le temps que j'agrippe bien mon verre. Ce regard, ce sourire, c'était pour me dire merci, pour me dire qu'on a finalement réussi; on est tous là, et on est heureux. On a réussi à être heureux malgré tout, malgré la vie qui semblait nous faire un pied-de-nez. On est fiers, content et légèrement triste aussi. Cette soirée, et les autres à venir, c'est bien, on le sait. C'est ce qu'on voulait, c'est ce qu'il fallait faire. Mais il y aura toujours une nostalgie qui persistera. C'est  probablement l'espoir, faible mais présent, qui se manifeste. On le sait que c'est là, mais on l'a apprivoisé ce sentiment. Il ne nous empêche pas de nous voir, de s'aimer autrement, d'être heureux et de rendre notre entourage heureux. Il ne nous empêche pas ces soirées bien arrosées.

 

Je prépare les assiettes. Mélanie vient me donner un coup de main. Je comprends bien pourquoi tu l'aimes. Je l'aime aussi. Je sais que c'est un privilège qu'elle nous accorde. Ce moment, il est spécial. Alors qu'elle est à mes côtés, j'aimerais la remercier. Lui dire que je m'excuse. Que je la trouve forte de m'avoir laissé entrer ainsi dans sa vie. Lui dire merci pour ce soir, pour me laisse te côtoyer. La remercier comme je devrai le faire avec Max, un jour, bientôt. En espérant qu'il accepte aussi. Elle est à mes côtés, mais je n'arrive pas à lui dire tout ça. Les mots se chamboulent, je suis maladroite, alors je me tais. J'ai l'impression qu'elle sait ce que je pense par contre. Elle est si douce, ça doit être ça; elle sait ce que je ne sais pas dire et elle me répond par sa douceur.

 

Et puis on mange. Les discussions vont bon train. On s'agace, on rit, on boit et on mange trop. Je suis si heureuse d'être là. Je te souris, comme pour nous féliciter. Et aussi un peu pour te dire que je t'aime, malgré tout. Max, Mélanie, ils le savent. Ils ont vu ce sourire. Mais ça va. Maintenant tout le monde sait que c'est de l'amour, mais qu'il est différent et contrôlé. Les assiettes sales restent longtemps sur la table. Puis, Max se lève pour nettoyer. Tout le monde fait la même chose. Et finalement le dessert, que personne n'a vraiment envie de manger car on est déjà plein. Mais on y goûte tout de même. C'est trop sucré, on ne finira pas nos assiettes. Quelques silences de plus en plus longs s'installent. Le calme arrive. Je sens que quelqu'un va vouloir parler de nous, de tout ça. J'ai légèrement peur. J'ai peur qu'un discussion, qu'une phrase de trop, qu'on mot de trop fasse basculer tout ça. Cet équilibre a été difficile à atteindre, mais il l'es encore plus à conserver. Je crains qu'un simple mot perturbe cet équilibre et qu'on nous demande de ne plus nous voir. Mais il n'en est rien. Les silences, c'était ceux de la paix et du bien-être. Je le constate finalement et j'en suis rassurée. Le temps file et vous devez partir. Tout en jasant, on se tous dit au revoir. Et nous, on se dit à bientôt. La porte se referme derrière vous. J'ai un pincement au coeur. J'avais peur, mais là je ne veux plus que ça finisse. Je voudrais vous ramener à l'intérieur. Je m'ennuie de vous, je m'ennuie de toi. Mais c'est tout pour ce soir. Max me prend dans ses bras. On est tout les deux debout dans le salon. On reste comme ça de longues minutes. Cette caresse, c'est pour me dire qu'il m'aime, mais aussi pour me consoler. Il sait comment je me sens. Il ne m'en veut pas. Je me trouve chanceuse. Les larmes se mettent à couler malgré moi, comme ce matin, en écrivant ce billet. Je n'arrive pas à les retenir. Il me serre plus fort. Puis je me reprends, et on monte se coucher. Collés l'un à l'autre, la nuit sera belle. Ma dernière pensée de la journée va à toi. Merci.

contre coup au choc

Le 11/07/2015

Bon réveil ma belle.

J’ai passé une drôle de soirée. En raccrochant, Mélanie ma fait une scène sur sa santé mentale de toujours te parler comme ça. Ça m’a mis tellement en colère pendant une fraction de seconde que j’ai failli lui dire que je la quittais pour vivre avec toi. Finalement, je lui ai demandé de se calmer et on est parti se balader à Fontainebleau. 12 ans plus tard, je n’ai pas vu de trace de toi, mais nous n’avons fait que parler de toi. J’ai annoncé notre décision, notre volonté et les choses se sont calmées. Mélanie nous fait confiance. Elle espère que nous trouverons un équilibre et surtout que l’on ne regrettera pas. Dans plusieurs mois, elle me parlait aussi de se rencontrer tous pour se connaitre… Je ne sais pas… À méditer.

La tristesse a été le sentiment phare de la soirée pour moi. Nous avons beaucoup marché, j’ai eu la larme à l’œil, plusieurs fois, comme si je venais de perdre un parent proche. La mort, c’est la vie. J’ai aussi souvent pensée à nous. Qu’allons nous être? J’ai mieux réussi à savoir ce que j’aimerai que l’on fasse; pique-nique, resto, blablater des heures en soirée au téléphone, marché public avec une bière, t’entendre, te voir sourire, voir tes lèvres (si petite) se battre et perdre le combat en ne pouvant cacher ce sourire plein de dents. Etc. etc.

Sans te voir, sans te toucher, il a été facile de te placer dans cette partie de mon cœur en rénovation/agrandissement où l’on met l’unique et l’exceptionnel. Comment faire pour te garder là lorsque je te verrai, lorsque tu me feras ce sourire en coin?

Sois heureuse, s’il te plait.

J’ai peu dormi car j’ai fait un cauchemar. J’étais rendu chez toi, comme collé au plafond et je t’observais… tu étais belle, tu m’écrivais dans ton sofa… puis tout à mal tourné. Max est arrivé, vous avez ri. Tu lui as dit que tu m’écrivais encore, que ça marchait. (?) je ne comprenais rien… et puis vous vous êtes mis à discuter de comment jouer avec ce grand tata si épris de toi… comment peut il croire que tu l’aimes? Haha, il est vraiment incroyable! (!) la douleur a été instantanée, et c’est donc là que je me réveille, toujours.  J’avais un drôle de gout dans la bouche (surement plus du à l’alcool de la veille) et il m’a fallu de bonnes minutes pour me calmer pour reprendre pied sur un socle qui donnait l’impression d’être en sable mouillé…

Je me suis mis au travail et maintenant c’est passé.


-je viens de te parler/skyper- Nous devons y arriver. Je suis certain que je peux essayer de tenir mon rôle d’âme sœur / frère / platonique.  Mais ne parlons plus de nos désirs, de nos rêves. Au moins un temps. Le temps que tu fasses ton nid à la place qu’on t’a choisie. Cela va m’aider.

Bonne vie Amour.

 

Ps : je te cherche un surnom et je n’y arrive pas, rien ne colle sur toi… je continue à chercher.

Coïncidences

Le 10/07/2015

Impossible de ne pas te partager ça. Des coïncidences, encore, toujours.

 

1. La chanson, de Sigur ros, elle joue dans le film Vanilla sky. J'ai réécouter la scène finale:

 

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          VENTURA

          It's been a brilliant journey of

          self-awakening, and you've simply

          got to ask yourself -- what is

          happiness to you?

 

          CLOSE PUSH IN ON DAVID AAMES

          His moment of realization.

 

          DAVID

          I want to live a real life. I

          don't want to dream any longer.

 

          VENTURA

          Any last wishes?

 

          DAVID

          Let them out there read my mind.

 

          VENTURA

          I wish you well, David.

          Music rises as he turns to see Sofia. He moves to her.

          She touches his cheek. His face is restored. They

          embrace.

 

          DAVID

          Look at us. I'm frozen, and

          you're dead. And I love you.

 

          SOFIA

          It's a problem.

 

          DAVID

          I lost you when I got in that car.

          I'm sorry.

          She looks at him, beguiling and understanding.

 

          DAVID

          But remember what you told me

          once? Every passing minute is

          another chance to turn it all

          around.

          She kisses him.

 

          SOFIA

          I'll find you again.

          She regards her lost love, taking him in. David treasures

          his last moments with her.

         

          107

          David takes a breath and begins backing to the ledge.

 

          DAVID

          I'll see you in another life when

          we are both cats.

          David backs up and begins to run. He arrives at the edge,

          looking down at the distance to the ground, stopping

          himself at the precipice.

          He looks back to Sofia one last time, and then leaps out

          into the celestial future. For a fraction of a moment, he

          is suspended in mid-air. And he hurtles to the ground.

          And the ground hurtles to meet him.

 

          SERIES OF IMAGES

          It is the little things, the random poetic instances of

          David Aames' life that come back to him. Music rises as he

          realizes, finally, his own true poetry and humanity. The

          images topple onto each other with the rhythm of his

          heartbeat. Father. Mother. A casual glance of a

          stranger. All combine to give his life meaning. And then,

          finally, we see the face of the one person who gave him

          purpose in this life... and the next. Sofia.

 

          TO WHITE:

          The sound of a breath. A gulp of life. Someone's heart is

          beating.

 

          A WOMAN'S VOICE

          Relax... relax, David... open your

          eyes...

          An eye opens and the pupil darts to the right and left.

          Life again.

 

          A WOMAN'S VOICE

          open your eyes.

 

          THE END

 

Ne trouves-t pas que ça nous ressemble? La chute dont tu m'avais parlé, celle dont on se lance du haut d'une tour...On se retrouvera nous aussi dans une autre vie, peut-être.

 

J'ai fouillé dans mes boîtes de livres pas encore défaits depuis le déménagement. J'ai trouvé trois livres. Ces trois livres sont spéciaux: le premier a marqué ma vie, le deuxième, a marqué le début de ma seconde vie, le troisième, il représente un peu le rêve, il est une inspiration. Ces trois livres me sont chers. Je les ai regardé à nouveau aujourd'hui, après qu'on se soit parlé. De drôles de coïncidences me sont apparues. Comme si tu te trouvais dans ces livres depuis le début. Je ne t'avais pas lu, ou plutôt devrais-je dire, pas vu; ces livres contiennent plus d'images que de mots. Ça t'étonne, je le sais!

 

2. Livre 1: The unicorn of kilimanjaro, par Robert varva.

Je tourne les pages rapidement. Je ne lis que quelques brides d'information ici et là. Comme je fais souvent. Je n'ai capturé que l'essentiel, je crois.

 

p.4 "For Lorian, mystical muse and enchantress, my friend and friend to all wild creatures - especially to the single-horned, white protogonist of this book".

 

p.74 "Reach falls... Have we arrived at end of world- or is it the beginning?"

 

Les licornes existent, j'en suis certaine. Je te montrerai le livre. Tu verras toi aussi.

La licorne

Encore elle.La rencontre

 

3. Livre 2: Ce n'est pas vraiment un livre en fait. C'est plutôt un cahier de souvenirs de ma première session au cégep.

J'avais 17 ans. Et ma vie a commencé, à nouveau. J'ai redécouvert la vie. Plus belle, plus simple. J'ai aussi découvert une amie incroyable. Quelqu'un comme toi, qui a accepté de partager un peu de folie avec moi. Nous avons décidé d'immortalisé ces quelques moi durant lesquels nous avons vécus ensemble. Je lui ai offert un cahier, que j'ai fait, selon mes souvenirs. Elle a fait la même chose. La même histoire, racontée deux fois, de deux façons, par deux amies qui s'aiment encore aujourd'hui.

 

p.1 "Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde".

 

Tu es là, à la première page. C'est elle et c'est toi en même temps.

Tu es unique aussiAmitié

 

Ça, c'était du plaisir à l'état pur! Des fous rires pour rien, des incidents ridicules, des séances de larmes partagées, du chocolat en trop grande quantité, du camping intérieur, des aventures pas très périlleuses mais inoubliables.... C'est le genre de choses que j'aimerais vivre avec toi, à nouveau.

 

4. Livre 3: Aniu, du flocon de neige à l'iceberg, par Bernard Voyer.

Ce livre m'inspire énormément. Il me fascine. Je l'ai regardé encore et encore. Lu, en partie seulement. Trop absorbée par les images.

 

Ce livre, c'est toi aussi. C'est des textures et des détails. C'est l'immensité dans le petit.

 

"Du flocon de neige à l'iceberg" : C'est notre amour ça. Il a commencé petit. Presque imperceptible. Et là, c'est un iceberg. On devra le faire migrer et le faire fondre. Ça sera mieux pour tout le monde.

 

p.4 "Je désire m'en approcher pour mieux la connaître". L'a-t-il écrit pour nous? On dirait bien. 

S'approcher

 

p.98 "...l'ombre donnait du relief à la glace. J'ai pris mon temps". Nous allons le prendre aussi.

Tendresse

 

p.147 "Ensemble, ils vivent heureux. Ils se sont espérés depuis si longtemps". Bien sur!

S'attendre

 

p. 137 " C'est le Groenland qui nous attend...". J'ai hâte de voir ce qui nous attend. Ce que le voyage nous réserve. 

 

Goenland

Et le voyage commence

On ne se perd pas

Le 10/07/2015

En se quittant, ça jouait sur mon ordi. Je me sens comme cette chanson, belle, un peu triste et qui semble exprimer le détachement. La forme la plus pure, la plus sereine du détachement. Celle de l'acceptation et de la confiance. 

Cette chanson, elle semble avoit plusieurs titres: the nothing song, untitled 4, the spy machine... et peut-être d'autres encore). Ce n'est pas très clair. Comme ce que nous sommes l'un pour l'autre en ce moment: uniques, mais pas encore très bien définis. 

 

https://www.youtube.com/watch?v=4cffzyPQcGs

Sigur ros - njosnavelin
 
Essil on 
Essil on erifet al 
Essil on 
Essil on eriftel al 
Essil on
(I travelled through light) 
(I travelled through light; I am not afraid)
(In this lake of souls) 
(In this lake of souls, I lose all fear)
 
 

Round 2

Le 10/07/2015

Et si on essayait à nouveau? Et si, cette fois-ci, on essayait encore plus fort de devenir des amis?

 

Je sais, ça semble improbable, mais si on tentait une dernière fois... Ça pourrait peut-être fonctionner. Ça demandera beaucoup de volonté et de contrôle, mais le fait qu'on soit loin l'un de l'autre en ce moment, ça facilitera les choses, j'en suis certaine. Ça nous laissera le temps d'apprivoiser l'idée. Et après, quand on se verra, on se résonnera, on y arrivera.

 

Je suis optimiste. Je veux croire qu'on peut y arriver. On continuera de partager notre amour, mais d'une manière peu orthodoxe. Notre relation sera belle et puissante. J'aimerais arriver à te garder exactement sur la frontière. Celle qui délimite l'amour de l'amitié. Tu serais cet être unique pour mon coeur qui nagerait en permanence là où les eaux de deux mers se rencontrent sans vraiment se mélanger. Toi, tu mélangerais un peu les deux. Mais on saurait doser le tout. Ensemble, on se retrouverait là. Tout le monde saurait que pour moi, tu n'es ni ami, ni amour. Tu serais unique. Tu serais à cet endroit qui n'a pas encore été défini tant il est inhabituel et singulier. Cet endroit, il est certes complexe, fragile et difficile à atteindre, mais à cet endroit, les dommages seraient limités. La secousse qui aurait ébranlé notre entourage pourrait se calmer à cet endroit. Et nous, bien qu'on aurait une fissure au coeur, on l'a colmaterait avec le plaisir de pouvoir continuer à se côtoyer et à s'aimer différemment. Ça sera fragile, mais j'y crois. 

Quiet places

Le 10/07/2015

Tout est devenu calme ici.

Je fais mes devoirs et je réfléchis sur les choses importantes.

Je n'arrive à aucunes nouvelles conclusions.

Je ne sais pas comment faire pour te suivre et ne pas te perdre.

Je ne voudrai jamais te perdre et pourtant je ne sais comment je pourrai te rendre heureuse.

J'ai l'impression d'être un sac de noeud.

La réflexion continue et continuera.

Je suis avec toi, par la pensée. Est-ce suffisant?

Je suis un petit oiseau attaché par les pattes et qui ne peut plus s'envoler... Et c'est moi qui est serré les attaches...

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Pause

Le 09/07/2015

Penserai à toi malgré et contre toutes attentes et volontés. Pour toujours?

Time is out

Pause obligatoire.

 

Rêver

Le 08/07/2015

Je n'ai jamais été une grande sportive. Pour moi, rêver était un sport. Un sport auquel je m’exerçais très souvent. Un sport qui, non seulement me plaisait, mais dans lequel j’excellais. Très jeune, je rêvais d'avoir des chevaux, à défaut d'avoir des licornes, bien sûr! Puis, j'ai rêvé de construire une école. Un peu plus vieille, j'ai rêvé de métiers. Je rêvais d'être professeur, biologiste, anthropologiste ou journaliste. J'ai aussi beaucoup rêvé de voyages, de dépaysements, d'aventures, de culture, de nourriture, de couleurs... Puis j'ai rêvé d'intimité, de partage et de caresse.

 

Et puis, il y a les petites choses. J'ai rêvée longtemps de m'acheter un kayak. Et d'aller en faire en Patagonie. J'ai aussi rêvé de vivre à l'étranger, 2, 3 ou 5 ans. Pas seule par contre. J'ai rêvé d'avoir une chocolaterie, avec Maurie et Émilie, mes amies. J'ai rêvé d'aller étudier à Québec. Puis de travailler dans l'Ouest -un classique!-. J'ai rêvé de partir avec mon chum et mes enfants en voyage pour 1 an ou 2. De leur faire l'école, de leur montrer le monde et l'aventure.   

 

Puis, un jour est venu le constat que je n'en réalisais pas ou très peu. J'ai cru alors qu'il ne servait à rien de me mentir, de me leurrer; mes rêves resteraient à jamais du domaine du rêve.

 

Beaucoup d'autres rêves qui sont venus après, je les ai alors fait mourir avant même qu'ils ne deviennent beaux. Je me disais à quoi bon rêver s'ils ne réalisent jamais. Ensuite, je me suis mise à me limiter dans mes rêves. À n'en sélectionner que quelques-uns, dans l'espoir d'augmenter les chances qu'ils se réalisent. Je n'ai par contre pas basé mon choix sur leur importance ou leur beauté, j'ai sélectionné les plus réalisables. Je crois que j'ai voulu ainsi m'encourager en accomplissant enfin quelque chose. C'était une erreur. J'aurais dû concentrer les efforts déployés sur quelques-uns, et pas limiter les rêves. En limitant ainsi le nombre de rêve que je m'accordais, j'ai tranquillement ralentit la machine à rêver pour finalement l'éteindre complètement. Lorsque je m'en suis rendu compte, j'étais vide. Avec les rêves est aussi partie la passion. Je me suis rabattue sur le "bonheur" ou sur une conception peut-être un peu faussée du bonheur. Sans rêves, je ne me reconnaissais plus. Je n'étais plus moi. Je me suis reconstruite depuis, mais je n'ai pas pris les plans d'origine, trop ambitieux je crois. Je me suis reconstruite peu à peu, avec l'idée d'adopter des plans plus humbles, moins difficiles à réaliser, plus accessibles. J'ai alors entrepris de redéfinir mes "standards" de bonheur, mes attentes envers la vie, mes plaisirs, mon bonheur, mes rêves. Je crois que j'ai abaissé tout ça. Je me suis, je crois, créés des standards et des rêves qui collaient avec la vie que j'avais. Au lieu d'utiliser les rêves comme un moteur pour changer ma vie, pour continuer à avancer, je les ai utilisés comme un chariot pour y mettre la vie que j'avais déjà. J'ai voulu faire "fitter" ma vie dans le cadre dessiné par mes nouveaux rêves. Comme ça, c'était facile de dire que j'étais heureuse, que je me sentais accomplie. Mes nouveaux standards de bonheur et mes nouveaux rêves sont peu exigeants, c'est donc plus facile de me dire heureuse, d'avoir l'impression que je m'accomplie vraiment. Mais je le sais, je suis en partie paralysée, endormie. Je me contente des petites choses du quotidien. Trouver son bonheur dans les petites choses, c'est bien, mais là, je crois que ça cache une déception envers la vie, envers ma vie. J'aurais voulu plus. Pas juste le quotidien, l'extraordinaire aussi. À l'occasion du moins.

 

Et maintenant... et bien je ne rêve que de rêver. Mes rêves...où sont-ils passés? Où les ai-je perdus? Que sont-ils devenus aujourd'hui? Je ne les ai pas nourris depuis des années. Sont-ils morts d'une carence d'espoir et de travail. Peut-être... Saurais-je en ressuscités quelques uns? Je l'espère sincèrement.

 

Pour l'instant, j'ai encore de la difficulté à rêver. Je ne sais plus trop bien qui je suis, qui je deviens ou redeviens, alors c'est plutôt difficile de savoir ce que je veux, à quoi je rêve. Ce qui se rapproche le plus d'un rêve en ce moment, c'est l'envie de partager avec quelqu'un mes petites folies, au quotidien. Comme je l'ai déjà vécu, mais cette fois-ci, j'aimerais que ça soit avec mon amour. Je rêve aussi de retrouver ma passion, de la vivre, de vivre passionnément à nouveau. De me réveiller, de ne plus me sentir paralysée et endormie. C'est abstrait et un peu plate mes rêves, mais c'est début. S'il n'y en a que deux, ils sont par contre ambitieux. Ils me demandent beaucoup d'efforts. Je devrai les préciser un peu plus, mais j'ai des pistes de réflexions.

 

Ces rêves, ils sont apparus avec toi. Aujourd'hui, je vois mal comment tu ne pourrais en faire partie. Comment je pourrais travailler à les réaliser sans toi. Je ne sais pas comment tu y contribueras, mais je sais que tu y seras. Tu seras avec moi. 

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