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Le 07/07/2015
-ASAKUSA- Fakear.
Cette chanson est tellement toi. Je plonge tellement dedans chaque fois qu'elle se fait entendre. Je plonge tellement dans toi à chaque fois que je l'entends. La petite mélodie aérienne et invitante au piano. Légère et fraiche comme toi, avec un rythme cassé en contre temps auquel on ne s'attend pas ou plutôt qui nous surprend en permanence. On devance l'arrivée des notes qui se font attendre, qui nous oblige à la patience. Elles se font désirées. Et puis après à peine 35 secondes, le son grave arrive et s'intensifie. Cette vibration si profonde, avec la fréquence si basse qui pénètre, qui rentre dans la plus profonde intimité du coeur et vibre sous la peau pour donner des frissons. Ce n'est pas un si beau son, c'est un son qui ramasse tout qui vaporise les barrières. Pourtant, il semble sourd, contraint, comme enfermé dans une capsule capitonnée. On dirait que la porte de la boite de nuit est fermée, que la fête se passe à l'intérieur et que moi je suis à l'extérieur. Je n'entends que les brides de cette fête à travers des murs épais et solides et pourtant la vibration me transperce déjà de part en part. Il y a une invitation. Quels plaisirs attendent celui qui osera ouvrir cette porte? Sera-t-il séduit et ébloui ou imcapable de supproter la puissance de la vague? Boite de nuit intime ou boite de Pandore? Et puis il y a ce chant, ce sampling de manga japonais irrévérencieux qui ressemble à la fois à un chant de sirène et à une plainte lancinante, répétitive et moqueuse. Dans tous les cas, cette voix est belle et je ne la comprends pas. N'y a-t-il de plus grande beauté que celle que l'on ne comprend pas? Puis, on termine à nouveau sur cette petite mélodie de piano qui invite à tout recommencer, à tourner en rond...
-Asakusa, est une ville. C'est aussi une période de l'histoire du Japon qui symbolise le début de l'ère glorieuse de cette nation. C'est le point charnière qui a fait de cet archipel une civilisation-
J'aimerai avoir la connaissance des mots qui s'aiment, qui s'unissent pour le meilleur; pour les agencer et exprimer dans la beauté ce que je ressens. Des mots qui lorsqu'ils sont ensembles deviennent des preuves irréfutables. Des mots qui permettent, lorsqu'ils sont lus, de ressentir ce que l'auteur ressentait. J'ai peu dormi encore cette nuit. Je suis resté calme, loin de la souffrance. Je suis resté assis dans le noir avec ma petite princesse endormie sur la cuisse. J'étais bien et j'ai pu pensé froidement -calmement- à tout ce qui nous arrive. Je n'aurai malheureusement pas de solutions, mais j'ai réussi à retirer la presse, l'urgence que je ressentais depuis ces derniers jours. Et je me sens bien.
Il n'y a rien de plus beau que d'aimer autant que j'aime et d'être aimé en retour. Je t'aime et tu m'aimes et je l'aime et elle m'aime.
Que me sert que tu veuilles vivre avec moi ou pas? Que me sert de désirer ce qui fragile et volatile et de mettre en arrière plan ce qui est solide et omniprésent? Je t'aime et je ne veux me faire bouffer ni par la jalousie, ni par le manque, ni par la frustration et ni par le désir. Je sais que le désir ne vaut que s'il est "légal", "moral" -je déteste ces mots et ce qu'ils représentent- et assouvi. Sinon il devient souffrance, il gâche tout. Il faut y faire attention.
J'ai aussi beaucoup réfléchi à ce que j'ai à offrir. Honnêtement, après l'exercice, j'ai un peu peur que tu sois déçue de moi. Je pensais savoir que ma volonté et mon amour m'auraient permis de t'offrir tout ce que j'ai, de m'abandonner pour toi. Cependant, je doute d'être à la hauteur. Pas dans la quantité ou la qualité de ce que j'ai à donner, mais dans la direction. J'ai tant à t'offrir, oui, mais en as-tu seulement besoin, en as-tu seulement envie de ce tout. En fait, je ne sais pas encore ce que tu as envie (et si je le possède). Je ne sais pas ce qui te manque... peut être rien.
-...-
Je sais que c'est du désir et de la passion, mais j'ai tellement envie de toi, de m'assouvir, de m'épanouir en, avec et grâce à toi. Je suis comme ça, je vis comme ça et j'aime comme ça. C'est ma faiblesse, je l'admets et je ne me détesterai pas pour cela. Je comble et on me comble. J'appartiens et on m'appartient. Tu m'écris que tu veux ressentir que tu appartiens à quelqu'un, mais pourtant tu sembles insaisissable. Tu es comme une de ces merveilles du monde que personne ne peut avoir... car comment mettre une pyramide, une muraille dans ta poche et la ramener dans ton lit? Tu es comme ces merveilles que l'on peut toucher, regarder et sentir mais qui appartiennent à tous, pas à un. Ces magnifiques entités qui sont autonomes et survivent à tous. Je ressens une telle résistance, de toute part, à l'amour que nous nous portons. La plupart de ces résistances est très légitime. Cependant, il ne faut pas que ces résistances gâchent l'essence de cette rencontre. Là aussi il y a du travail à faire...
L'amour est tendresse, passion (folie), rigueur, complicité, don. Aujourd'hui, tout n'est pas là pour le vivre. Comme tu le dis, tu n'es pas prête, nous ne sommes pas prêts. Tout ne sera peut être jamais là. Nous verrons. Mais tu as une belle passion et une belle raison. Tu sembles aussi - et j'en suis jaloux - avoir une belle distance avec l'émotion. C'est tellement important. Moi, il me reste tant à apprendre pour ne pas souffrir. Je pensais avoir mieux progresser ces dernières années mais il m'en reste tant à comprendre. Je ne sais pas si ma vie sera assez longue pour me le permettre. J'espère que tu m'aideras.
Je suis calme, serein et là, je ne souffre pas -je ne tousse pas-. Je souhaite ardemment ne jamais te perdre car tu es un trésor. Je sens que tu me rendrais meilleur. J'espère avoir la force de ne pas tout gâcher en t'aimant trop ou en t'aimant mal. Je vais m'y atteler.
Le 06/07/2015
Nous entrons dans la chambre. Il n'y a pas un son. Je m'avance vers le lit. Toi, tu approches par derrière. Tu enlaces tes bras autour de ma taille. Tu me serres fort contre toi. Tu me caresses alors que nos corps se balancent doucement. Tes bras sont partout, enveloppants. Tu me serres d'une façon douce mais ferme. Sans le dire, tu me dis que je t'appartiens. Tes bras me le disent: tu es à nous, tu es à moi. Et moi, je te réponds en basculant amoureusement ma tête vers l'arrière, puis sur le côté, exposant ma gorge à tes baisers. En t'offrant ainsi ma gorge, mon cou, je te dis que je suis tienne, que je m'abandonne à toi. Il n'en fallait pas plus pour qu'on s'envole.
Tes mains, sur mes vêtements, se glissent alors sous mon chandail. Furtivement, une d'elle se hisse jusqu'à ma poitrine. Du dos de la main, tu caresses le galbe d'un de mes seins. Tu l’effleures à peine. Les frissons se propagent soudainement partout sur mon corps, hérissant mes poils et dressant la pointe de mes mamelons. Mais tu n'y touches pas. Tu attends. Tu les réserves pour tes lèvres. De longues minutes s'écoulent sans un mot. Que des gestes lents pour meubler le temps.
Alors, je t'invite à t'assoir. Toi, assis au bord du lit, moi, debout devant toi, on s'aime déjà énormément. Je t'embrasse partout sur le visage, sur les oreilles, dans le cou... Nos yeux se parlent. Un morceau à la fois, les vêtements disparaissent. Je te regarde te dénuder. Je te trouve beau. Ta peau est douce, même pour les yeux. Face à toi, je me laisse chatouiller par le bout de ton nez qui valse entre mes seins. Mes mains sur tes épaules, je te laisse glisser ton visage du creux de mes clavicules jusqu'en dessous de mes seins. Ton nez et ta bouche explorent, goûtent, sentent, dévorent. J'adore que tu embrasses mes seins. L'envie déborde. Je n'en peux plus. J'ai envie de t'accueillir en moi. Je m'agenouille donc sur le lit, par dessus toi. Je suis assise sur tes cuisses. Mes jambes t'emprisonnent. Ton sexe est dur, je le sens bien contre mes fesses. Je t'agrippe fermement par les épaules pour me relever, pour le laisser se redresser, pour le faire entrer en moi. Je redescends vers tes cuisses, laissant ton sexe me pénétrer. Lentement, doucement, profondément, tu entres en moi. Je te regarde. On ne ferme pas les yeux, on se fixe du regard. Puis je remonte. Et ça recommence. Encore. Encore. Doucement. Tes mains posées sur mes hanches me guident, elles donnent la cadence. Tu me fais onduler sur toi, au rythme de tes respirations. À chaque descente, je prends quelques secondes, j'arrête un peu pour bien te sentir en moi, pour constater l'union de nos corps, la fusion de notre plaisir. Je suis excitée et toi aussi. Nos coeurs résonnent comme des timbales. Nos corps se régalent. Ils continuent, ils en veulent plus. Puis, alors que l'excitation est presqu'à son comble, on arrête tout, quelques instants. Le temps de sentir ces battements qui ont dévalés nos corps, de notre coeur jusqu'au bas de notre ventre. Les échos de tes battements me sont perceptibles. Je les sens dans ton sexe, ils retentissent en moi. Tu me les transmets, comme tu me partages ton plaisir. Et là, c'en est assez! Tu m'empoignes à la taille, me remonte soudainement et la danse recommence enfin... Nous dansons ainsi jusqu'à l'extase! Je te sens jouir en moi. Je jouis aussi. Mes doigts s'enfoncent dans ta peau. Je ne sais pas si ça te fait mal, je suis grisée par le plaisir, par la passion. Tu es pareil...
Après, tu t'inclines vers le lit. Tu t'étends calmement. Je me couche sur toi. L'intérieur de nos cuisses est trempé. Tu caresses mes cheveux et m'embrasses doucement sur le front. Tu glisses ta main sur mon dos, et du bout de tes doigts, tu récoltes la rosée de plaisir qui me recouvre. Tu arpentes délicatement le long de ma colonne à la recherche de petites gouttelettes. Chacune d'elles te prouve ma passion, mon amour. Tu es encore en moi. Je ne veux pas te laisser partir. Je voudrais que tu y restes pour toujours. Nous sommes bien. Nous sommes heureux. Nous sommes là.
Le 05/07/2015
Est-ce que je l'aime... un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie:
un peu...
beaucoup...
passionnément...
à la folie...
pas du tout...
Un peu...
beaucoup...
Passionnément...
À la folie!
-Évidemment-
Aujourd'hui, c'était la réunion des Delagrange chez tonton Pascal.
Il a fait chaud, beau et on a évidemment trop mangé et trop bu. J'ai caluculé 11 verres de vins et 2 bières sur une période de 9h. On a commencé le repas à 13h30 pour le terminer à 18h... Après une marche et un petit match de soccer, on est repassé à l'apéro avec un souper de restes... Ouuuch.
Souvent, durant le repas, je pensais à toi... comment tu trouverais cette famille, oserais-je te présenter, aurais-je honte de certains cousins, pas assez biens pour toi, comment te trouveraient-ils... Leurs histoires et leurs vies sont maintenant tellement loin de la mienne... C'est vraiment étrange. Et pourtant je les aime.
J'espère que tu a réussi à t'amuser à la capitale.
Je pense à toi et tu me manques cruellement.
Le 05/07/2015
J'ai créé un album "fusains" des quelques dessins que j'ai retrouvé dans le grenier ici...
Le 05/07/2015
Tu me manques terriblement. Oui j’arrive à faire mes journées, à avoir du plaisir et même à dormir, mais chaque moment où tu reprends possession de ma tête -et ils sont fréquents-, je veux faire valdinguer la table qui se trouve devant moi, je veux appeler tout Québec et te trouver, je veux crier que je t’aime à qui veut l'entendre.
Hier, j’ai passé l’après midi à dans la ville des rois. Encore une fois, j’ai déambulé en pensant que tu m’accompagnais, qu’un jour tu verras de tes propres yeux ces rues, ces monuments, et qu’ils deviendront pour toi aussi des souvenirs.
J’ai laissé les enfants et mes parents à Houdini pour prendre le temps de revoir l’église et le parc du château où j’allais avec mes amis, pour marcher les rues étroites du centre ville. Il faisait beau. Il faisait chaud. Mais tu n’étais pas là.
Tout change vite dans une ville. Dans la rue, je ne reconnais plus personne. Mon magasin de musique -où j’ai acheté ma guitare- est devenu une agence immobilière, le bar où nous allions toujours est devenu un restaurant de suchi, et le magasin de jouets large de trois vitrines et devenu une librairie, un assureur et un magasin de chaussure. Blois est belle, elle s’est enorgueillie. C’est beau mais elle s’éloigne (très légèrement) de moi et de mes souvenirs... :
Eglise St-Nicolas. Je suis né en arrière, dans une petite clinique (Fleurimont Robertet - qui est maintenant des appartements: http://www.clinique-blois.com/pcb/index.php/divers/pour-les-nostalgiques) pendant la plus grande canicule du XXème siècle.
Le vieux pont, passant au dessus de la Loire (le plus grand fleuve de France). Détruit pendant les guerres, il a été reconstruit et est maintenant inscrit au patrimoine national.
Le chateau de Blois, en fait l'une de ces 3 façades. C'est un chateau unique à 3 styles (certains -dont moi- disent 4). Chaque morceau a été collé au précédent par le nouveau roi qui voulait démontré sa modernité. Dépareillé, insolite, sans unité, il possède un double escalier unique (en double hélice -comme une chaine d'ADN-) et une statue au dessus de l'entrée principale (une légende prétent que cette statut a couté la vie à son créateur -regarde bien position du cheval... mais il s'avère que c'est surement faux-).
La Basilque St-Louis. C'est là que j'ai connu mes premières gargouilles et mes premières infractions dans un lieu de culte. Les ruelles -piétonnes- autour de cette Basilique, ainsi que les petits parcs cachés dans les recoins sont autant de lieux propices au baisers volés et aux embrassades langoureuses.
Place de la Rue Vaulvert, terrasse encastrée avec ces micro-restaurants. C'est là que nous avons mangé, sous le grand Catalpa.
Je savais que l’absence de ta lecture, l’absence de toi et de tes états d’âme allait m’apprendre quelque chose… mais ce que je vois n’est pas nouveau. Je t’aime, tu me manques et je veux être et partager avec toi. Ce matin, je suis horrifié à l’idée que bientôt -et souvent dans les 4 prochaines semaines- je serai sans connexion internet et donc sans toi.
Quelle horreur.
Quelle souffrance anticipée.
Tu me manques.
Le 04/07/2015
Bye bye Montpellier - Arrivé en centre ville 25min avant mon train, j'ai pris le temps de te montrer les rues dans lesquelles j'aurai aimé déambuler avec toi...
Place de la comédie - torride sous le soleil qui a mis son chauffage au max
DaiSuki dans toute sa splendeur et l'oubli de sa pudeur...
Vers St-Roch... le couloir vers le départ.
Montpellier, c'est une ambiance, une chaleur. Ça se vit en odorama. Cependant, sur le web c'est un peu difficile alors pour le moment ce sera avec le son et la vue (l'odeur est dans sac, il faudra attendre mon retour pour l'additionner...). Voilà donc pour garder le souvenir de cette ambiance estivale et sudière.
Finalement, le soir, de retour à la maison, l'envie de te connaitre était si forte que je m'y suis attelé. Si le plaisir a été au rendez vous, un drôle de sentiment de gâcher quelque chose s'est aussi invité. La fin de l'histoire est devenue de plus en plus floue et la conclusion fut que rien ne pourra remplacer le fait de le vivre. Encore une fois, les options de chemins se sont montrées nombreuses, si elles ne sont pas infinies... mais la conception de la destination a été malaisée et s'est révélée finalement inintéressante. La destination, je veux la vivre pas l'imaginer.
ton humble serviteur
Le 04/07/2015
Ce que j’ai déjà été. Cette chanson, je l’ai connue à 17 ans alors que je cherchais qui j’étais et que j’avais, je crois, encore beaucoup de colère en moi.
Been caught stealing - Jane’s Addiction
Elle est intimement associée à celle-ci:
Killing in the Name - Rage against the machine (note: cette chanson fut la chanson d'ouverture de toutes les soirées étudiantes que j'ai organisé en tant que vice président de l'association étudiante -comme quoi j'étais pas juste un voleur durant cette période-)
Ce que je suis (clin d’oeil). La plupart du temps, j’ai du mal à me situer sur ce que je suis. J’ai du mal à me mettre dans une boite, mais ce n’est en même temps pas très grave, donc n’en faisons pas tout un plat et encore moins une tempête car nous sommes dans un verre d’eau.
Maudits Français - Java
Ce qu’il faut écouter FORT! C’est aussi ce qui me fait sauté sur place avec l’oubli total du regard des autres. Quand j’ai envie de danser comme si j’en avais rien à foutre de rien. Quand ça donne chaud, qu'on sue et qu'on s'en fout. En général, Laïa accourt et me rejoint. C’est avec elle que je danse le plus. Mais je déteste danser…
Great DJ - The Ting Tings
Celle-ci est du même type, mais elle me rappelle une période plus difficile de ma vie, une période dont cette chanson à su me sortir -en partie-. Ainsi, en plus de me défouler le corps, elle me défoule aussi de la mélancolie.
Ghost - Skip the use
Ce qui me remonte le moral. Je ne comprends pas pourquoi, plus une chanson est triste et plus elle me remonte la moral. Je n’ai pas encore complètement compris le fonctionnement de cet effet, mais je crois que je trouve la tristesse si belle, qu’elle finit par disparaitre et ne laisser que la beauté qui me fait rebondir. Ou bien est-ce simplement de reconnaitre que mon malheur est bien moindre que le leur...
Négatif - Benjamin Biolay (note: si j’avais du être un artiste, j’aurai été, ou plutôt voulu être Benjamin Biolay)
Au creux de ton bras - Mano Solo (note: celle-ci est chargée d'histoire mais elle est trop longue pour être écrite)
À suivre…
Public averti seulement (Film #1)
Le 04/07/2015
Film #1: Le temps de prendre le temps
Nous sommes probablement dans ton lit, dans le mien, ou dans celui d’un hôtel de bon goût. La soirée s’est bien passée, faiblement arrosée de vin, copieusement arrosée de rires, de sourires et de regards. Après une longue discussion côte à côte, il n’y a, semble-t-il, plus rien à dire. Le silence s’installe. Tu t’allonges en position foetale, visiblement fatiguée, en me cul-loignant comme pour mettre une barrière, comme pour ne pas être cette qui initierait quelque chose. Cependant, c’est exactement l’inverse que cela produit. Je perçois cette ligne de peau, cette ligne de crête qui invite à gravir ses monts et explorer ses vallées. La plupart de tes vêtements s’envole, et ma main devient ce randonneur infatigable, qui peut aller et venir le long de cette ligne, cette ligne qui s’incruste si parfaitement dans le creux de ma main. Tout est lent, calme mais franc et sans gêne. Le reste de tes vêtements est de l’histoire ancienne. Tu roules sur ton dos et je t’empêche de me toucher, car je n’ai pas terminé. Tu comprends que mon tour viendra, que nous avons le temps de prendre le temps et donc tu ne t’obstines pas. Le randonneur se fait léger est n’est plus qu’un effleurement qui cherche son chemin, de tes épaules à tes genoux; est-il perdu pour prendre tous ces détours ou évite-t-il simplement les points sensibles, et pas encore murs? Finalement, en trouvant son chemin il déclenche une pluie, chaude, légère, d’été, de baisers allant de ta bouche à ton ventre. Je me porte alors sur toi pour créer un peau à peau, alors que les baisers s’attarde dans le creux de ton cou. Je porte bien attention pour ne pas mettre de poids mais simplement un contact. Puis, du cou, je passe à ta gorge, celle qui doit être soutenue, pour la glorifier, la remercier d’exister. Puis de ta gorge à ton ventre et de ton ventre à tes cuisses que tu m’offre sans presse, mais sans gêne. Je te gouterai alors enfin, comme un fin dessert fruité qui n’aura pu être confectionné que dans la cuisine d’un dieu obscur et gourmand. Tu passes alors tes mains dans mes cheveux et sur mes joues, et une simple pression, une légère invitation m’indiquera que c’est assez. Je ne sais pas exactement comment mes vêtements ont disparu, s’ils ont fondus par la chaleur ou s’ils se sont tout simplement évaporés, mais ils ne m’empêcheront donc pas de te connaitre. Je vois, je ressens une hésitation, pas un doute, non, plutôt celle qui symbolise plus la compréhension que ce moment ne pourra plus jamais exister à nouveau. Alors, encore une fois la nécessité de prendre le temps s’impose. Ce moment se passe donc dans une sorte de ralenti, et seule l’intensité du regard échangé trahit la simplicité du geste, et lui donne une importance démesurée. Par la suite, le film est flou, c’est une sorte d’histoire dont vous êtes le héros et dont il faut choisir la fin. L’intensité est-elle trop forte pour durer? L’intensité est-elle si différente de tout ce qu’ils ont connu, qu’elle transporte les protagonistes dans un état nouveau? -…- Fondu au noir. La fin (du début).