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Le 07/09/2017
Quel plaisir de te retrouver, et je veux dire, de te retrouver pour vrai. J’ai réalisé hier que c’est ce que je veux avec toi : l’authenticité. Je veux le vrai Sylvain. Celui qui laisse tomber les filtres pour me parler, celui qui sait que notre amour résistera à bien des vérités et des événements qui ébranlent.
Hier, il y a en effet eu des vérités qui ont été dites et qui étaient difficiles à entendre, des doutes qui se sont matérialisés, des craintes qui se sont formées, et pourtant, je n’en ressens aujourd’hui aucune amertume. Il ne me reste de nos échanges que le bonheur d’avoir pu te parler et l’amour inconditionnel que je ressens pour toi. Je suis par contre quand même inquiète pour toi, mais ça, je le serai toujours. Après tout, c’est que font les gens qui s’aiment vraiment : ils s’inquiètent du bonheur de l’autre.
C’est précieux quand même cette complicité qu’on a. Ça fait plaisir de constater que malgré les changements et les bouleversements qu’on a vécus, elle est toujours là.
Le 06/09/2017
Tu m'as souvent demandé cette question: "Pourquoi?", ce à quoi je ne savais trop quoi répondre. J'aurais voulu te donner une réponse, mais la réalité, c'est que je ne comprenais pas très bien ce qui m'empêchait de me lancer dans l'aventure.
J'ai cherché toute sorte de raisons rationnelles pour expliquer mon inaction: l'ex-femme, le drama, la différence d’âge, le jugement des autres, la distance, etc. Et pourtant, je n’arrivais pas à me convaincre moi-même que c’était ça la raison. Ce n'était aucune de ces raisons qui pouvaient entraver ainsi mon mouvement. Il devait y avoir autre chose. J'ai donc cherché des réponses ailleurs que dans la sphère du rationnel. Je me suis tournée vers les émotions.
Je me disais que, peut-être, j'y trouverais là des réponses qui allaient m'aider à faire un choix, et à me faire avancer. J'ai donc tenté de réapprendre à laisser venir mes émotions, à les sentir m’habiter, à les écouter. Avec toi, je me suis ouverte peu à peu à les vivre. J’ai senti à nouveau la joie, la peine, l’amour, la colère, le désir, la jalousie… Bref, j’ai senti la vie réapparaître en moi. Mais sentir les émotions ne suffit pas. Faut-il encore savoir les interpréter pour qu’elles donnent un sens aux choses et aux situations. J’avais l’impression d’être celle qui récite un poème comme une liste de mots, sans en comprendre le sens. Les mots – les émotions- peuvent être magnifiques, mais ils ne peuvent avoir d’impacts que si on en comprend le sens du message qu'ils portent. J’ai donc appris que la beauté et la vérité ne se révèlent pas à ceux qui écoutent, mais à ceux qui font l’effort de comprendre. J’ai donc essayé de comprendre ce que je ressentais. Il a fallu pour ça apprendre le langage de mes émotions. Comme pour toute nouvelle langue, l’apprentissage est ardu et sans fin. Par contre, au fil du temps, j’en suis venue à me connaître un peu plus. À force de me poser la question « Qui suis-je vraiment? », j’ai fini par trouver quelques réponses. Et je dois dire que cette question est, bien malgré moi, encore d’actualité, et le sera surement toujours. Comment faire autrement alors que la vie évolue, et qu’avec elle nous changeons constamment?
Mais malgré ces apprentissages, je ne comprenais toujours pas mon inaction. Pourquoi toutes ces peurs? Pourquoi préférer le statu quo?
Le travail des derniers mois m’a appris que les émotions ne mènent pas directement à des réponses, et encore moins à des choix de vie. À ne se fier qu’aux émotions, on peut rater notre destination. Les émotions ont tendance à emprunter sans cesse les mêmes chemins, et à faire de drôles d’associations entre elles. Voilà : il ne suffit pas de ressentir et d’interpréter les émotions, il faut aussi comprendre la mécanique derrière celles-ci, les liens qui les unissent, et faire l’effort de corriger celles qui sont problématiques et qui empêchent la machine d’avancer. Là est le problème de mon inaction – la mécanique de mes émotions.
De vieilles situations ont tracé des chemins dans mon cerveau qui perdurent encore aujourd’hui. Tu actives en moi l’amour et la joie, comme le faisait mon père. J’ai hésité à te parler de ce rapprochement, car je sais que j’en ai dépeint un portrait très négatif. Ce que tu ne sais pas, c’est toute l’intensité et l’amour que j’ai partagé avec lui, et que j’ai ressenti à son égard. Tu as les beaux côtés de mon père – l’intensité, la passion, la sensibilité, la vitalité... Tu as toutes ces choses qui me touchent au plus profond de moi, et qui me manquent aujourd’hui terriblement. Ce que j’ai compris, c’est que j’ai associé ces choses que j’adore chez toi aux blessures que j’ai vécues avec mon père. Comme si elles étaient des choses inséparables. Des émotions positives empruntent encore aujourd’hui des chemins qui mènent à des peurs. Ces combinaisons sournoises et persistantes ont pour effet de me paralyser. Le travail que je fais actuellement, c’est de défaire ces liens, et de tracer de nouveaux chemins qui me permettront d’être et de vivre comme je le devrais.
Ça doit te sembler farfelu tout ça, et pourtant, pour moi, les choses ont finalement un sens, et le travail que je dois faire, une direction. Je dois apprendre à défaire des associations pour me permettre de vivre cet amour.
Ce n'est donc pas toi qui n'es pas assez, ou qui es trop. Ça ne l’a jamais été. C'est ma tête qui doit comprendre que les choses peuvent être différentes.
Je ne m’attends pas à ce que tu comprennes. Ta tête est différente, et c’est bien heureusement. Mais je tenais tout de même à ce que tu saches le peu que je crois aujourd’hui comprendre sur moi-même après le travail des derniers mois, et la douleur des derniers jours.
J’espère te retrouver un jour, et pouvoir t’offrir en cadeau tout l’amour que je ressens, et qui t’appartient.
7-4
Le 06/09/2017
Je t'aime.
Je sais que je dois sortir de mon cocon pour vivre cet amour.
Pouvoir t'aimer librement sera la récompense d'un travail ardu sur moi et la preuve de l'affirmation de qui je suis.
J'ai retrouvée un peu de calme ce soir. Je crois que c'est l'épuisement. J'ai mal à la tête d'avoir autant pleuré.
Tu doutes de mes monstres, mais je t'assure qu'ils sont réels. Depuis quelques jours, ils me hantent.
Si tu savais comment j'ai besoin de toi, de ton amour.
Tu me manques.
7-4
Le 06/09/2017
J'étais démolie. Je t'ai écrit, parce qu'il n'y a que toi avec qui je peux partager ma peine.
Je ne m'attendais pas à autant de froideur de ta part. Presque de l'égoïsme.
T'as pas perçu mon désespoir, mon besoin d'aide.
"Et moi..." t'as dis.
Je sais ta peine. Je t'ai plusieurs fois écoutée exprimer ta douleur - celle que je provoquais. Bien souvent, je la comprenais, parce que je la vivais aussi cette douleur. J'ai essayé, du mieux que j'ai pu, d'apaiser tes blessures et la grisaille qui brouillait ton esprit.
Hier, j'avais besoin d'une main chaude, d'un petit mot pour calmer momentanément la mienne.
J'aurais aimé que tu me les offres ces mots.
Je pensais que la nuit aiderait, mais je me sens encore plus seule ce matin.
T'étais loin hier, mais tu sembles être parti aujourd'hui.
Le 06/09/2017
Ce que je suis conne...
Je viens de me rendre compte que je parle à un fantôme.
Je te parle, mais t'es plus là pour écouter. Je crie fort du silence.
J'ai l'impression d'être la petite marionnette triste du théâtre. Celle qui continue obstinément à faire son spectacle, même si elle sait qu'elle n'a plus de public, car elle le trouve encore beau ce spectacle, elle l'aime encore son fantôme.
Le 06/09/2017
J'ai encore de vieux réflexes.
C'est vendredi soir, et je suis supposée descendre chez ma mère pour la fin de semaine.
Mon réflexe: penser à une petite surprise à laisser chez toi pour te faire un clin d'oeil.
Ce n'est qu'après un peu de temps à faire aller ma créativité, et après quelques bonnes idées que je me rends compte que c'est fini ça, que je ne peux plus te faire de petits cadeaux ou de visites surprises. C'est terminé les détours par le lac Bélisle.
Réaliser ça, ça m'a apporté une grande tristesse. Un autre canal de créativité et de plaisir qui vient de se couper.
J'ai pensé conserver toutes ces idées pour le jour où elles serviront, pour le jour où on se retrouvera. Puis je me suis dit que c'était idiot de collectionner les "bonnes idées". Leur beauté vient aussi de leur spontanéité. Sans ça, ça devient ridicule. C'est comme collectionner les vinyles sans avoir de platine vinyle pour les écouter. Les vinyles peuvent bien renfermer la plus belle musique au monde, si cette dernière ne peut être entendu, ils ne deviennent que des objets inutiles.
C'était vraiment bien te faire plaisir. C'était facile.
Le 06/09/2017
C'est particulièrement difficile ce soir.
Tu me manques. J'ai l'impression d'avoir de la difficulté à respirer. J'ai la gorge nouée.
Je regarde ma chienne, et je l'envie. Personne ne lui en veut à elle, si elle aime plein de gens. Personne ne lui reproche l'amour.
Je le regarde, je me demande si elle sent ma peine. Si elle sait ce qu'est la peine. Et l'amour, sait-elle? Sait-elle que ça fait parfois mal? Et d'ailleurs, pourquoi ça fait mal l'amour?
Je sais que je suis née ainsi. J'ai cet espèce de mélancolie en moi. J'étais jeune, et déjà la mélancolie et la tristesse m'allaient mieux que le plaisir. J'ai cette grisaille intérieure que je dois constamment combattre parce qu'elle est envahissante, mais aussi parce que j'y ai prit goût. Elle me fait sentir vivante. Quand je suis seule, j'ai de la difficulté à la contrôler. Elle devient un brouilland épais, et les seules choses qu'elle me permet de voir, sont celles qui ont touchées mon coeur. Évidemment, je te vois. Dans ce brouillard là, je sais que je ne pourrai jamais te perdre, mais dans la vie, j'ai peur que tu partes.
Tu me manques princesse. Le vide laissé en moi s'emplit de gris. Il commence à m'étouffer.
J'ai peur de devenir comme mon père. Les yeux vides de vie, d'espoir.
7-4
J'ai pas de titre, juste le besoin de t'écrire.
Le 06/09/2017
Je t'ai tatoué dans la tête. Des images de toi dans tout mon cerveau.
C'est niaiseux, mais je t'ai trouvé tellement beau hier, avec tes pantalons roulés. Je te revois arriver à la course de ton salon, et enlever rapidement tes lunettes. Cette séquence, je la repasse en boucle, et j'arrive pas à me résoudre à penser que c'est la fin.
Je m'ennuie tellement de toi.
J'ai essayé de bricoler aujourd'hui. J'ai cherché quoi faire, et pourtant, je n'y suis pas arrivée. Le mieux que j'ai fait, c'est faire le ménage de ma table à dessin. Tout était empilé: papier de couleur, esquisses, fil de fer, peinture... Toutes des choses que je faisais pour toi, qui me rappelaient toi. J'ai retrouvé le mini livre que j'avais commencé à fabriquer pour Laïa, les minis arches pour Ilian, des croquis du kamishibai, des tests de couleurs pour le livre de sketch, des retailles de papier couleur des enveloppes, des débuts de dessins que je ne t'ai jamais offerts, des retailles de fil de fer... Tout! Tout!! Tou! Me rappelait toi! T'était à la base de tout ça. T'étais ma raison de créer. Je voulais te faire plaisir. Je voulais que tu saches que je t'aime vraiment.
Je ne comprenais pas ton besoin si intense de t'occuper de quelqu'un, de caresser à tout prix... Aujourd'hui, je crois que j'ai compris. Aujourd'hui, je n'avais plus de raison de bricoler, plus de raison d'avancer, plus de raison de créer. Le plaisir, c'est de faire tout ça pour quelqu'un, et là, je ne l'ai plus ce quelqu'un.
je suis revenue là où j'étais au printemps. Les maux de ventre, l'impression de vide, cette noiceur croissante qui croit en moi...
C'est fou comment j'ai besoin de toi pour créer, pour m'activer, et aussi et surtout pour être heureuse.
Ça va me manquer terriblement de partager avec toi, les sentiments, les idées, les rêves, les projets...
Ahhhh princesse... C'est vraiment difficile. S'il est impossible de commander à un coeur d'aimer, il en est tout autant de lui demander de ne plus le faire. J'ai même pas essayé de ne plus t'aimer. Je sais déjà qu'il en est incapable.
Je t'aime.
7-4