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Et si les filtres n'existaient plus?
Le 20/10/2015
Après plusieurs semaines à entendre nos politiciens se succéder au micro pour nous livrer des discours calculés où chaque mot a été étudié, où chaque geste a été mesuré, où chaque attaque de l'adversaire a été anticipée, je ressens un genre de dédain envers les gestes prémédités, les paroles mesurées. J'ai le goût de la spontanéité. J'ai envie de retirer tous ces filtres qui pèsent sur ma pensée. J'aurais envie de dire vraiment ce que je pense, de le dire haut et fort, à qui veut bien l'entendre.
Ce que j'aurais envie de dire, c'est que nous sommes beaux. J'aurais envie de dire que je vois les choses autrement. Que je crois que l'amour n'est pas unique; qu'il est multiple. Qu'on n'a jamais trop d'amour dans nos vies. Que de limiter ses entrées d'amour, que de le restreindre à certaines personnes, c'est se priver de vivre pleinement. Que le fait d'aimer une personne, de générer plus d'amour dans le monde ne devrait pas être vu comme une chose blessante pour quiconque. J'aurais envie de dire que notre amour est simple et inclusif. J'aurais envie de partager une partie de cet amour, de ce bonheur, avec ces personnes extraordinaires qui habitent notre quotidien. J'aurais envie de les inviter à la fête. J'aurais envie de leur montrer que ce que nous nous échangeons, ce n'est pas malsain, que ce n'est que beauté. J'aurais envie de leur dire que je les trouve parfois égoïstes de nous contraindre à une voie bien définie. J'aurais envie de refuser de porter le chapeau de la coupable. J'aurais envie de leur dire que l'amour attire l'amour. Qu'il ne sert à rien de dépenser de l'énergie à nous détester, à détester ce que nous sommes. Que cette énergie devrait être investie à comprendre et à intégrer cette réalité différente. Que nous ne devrions pas retreindre l'amour différent pour le conformer à un modèle unique. Que l'amour prend parfois des formes bizarres qui s'agencent drôlement dans le paysage de nos vies. Qu'il n'existe pas de "one size fit all" en amour. Que nous sommes des êtres complexes qui générons des formes non moins complexes d'amour. Que les bénéficiaires des gens qui s'aiment ne se limitent pas qu'à ceux-ci. Que ce nouveau capital amour que nous partageons fait fructifier notre bonheur. Que nos ressources en amour ne sont pas limitées. Qu'à la manière dont l'amour que porte un nouveau parent à son enfant ne se soustrait pas à celui qu'il porte pour son conjoint, notre amour ne devrait pas mettre en péril celui que l'on a pour eux. Que le fait de cumuler l'amour tout au long de sa vie ne peut être vu comme une chose mal.
J'aurais envie de ne plus penser comme je le devrais. J'aurais envie de dire tout haut ce que je pense tout bas. J'aurais envie qu'on m'écoute pour me comprendre, pas pour me faire des reproches et des mises en garde. J'aurais envie que les choses soient différentes. J'aurais envie qu'on admette qu'il est insensé qu'une chose aussi belle que l'amour puisse générer du mal, si ce n'est à cause des normes. J'aurais envie qu'on redéfinisse les normes. J'aurais envie de dire les choses, telles qu'elles m'apparaissent depuis ma perspective. Elle est peut-être restreinte, ma perspective, mais elle offre néanmoins des avenues qui sont belles pour nous tous. Reste à savoir si ces avenues sauraient trouver des intéressés.
Les filtres de ma pensée, ils tombent avec toi. Merci d'être là.
Le 17/10/2015
L'arbre en or
J'ai déjà souvent entendu l'histoire qui parlait de l'arbre à faire de l'argent.
Je pense avoir trouvé l'arbre qui produit de l'or.
Bien entendu je l'ai trouvé beau, mais j'ai surtout pensé à quoi j'utiliserais tout cet or.
D'abord, j'achèterais un hotel, pas le plus luxueux, mais un confortable, le genre d'hotel où on se sent comme chez soit, le ménage et la vaisselle en moins. Ce serait notre place, notre nid, où tout migrateur que nous sommes, nous pourrions nous retrouver pour parler de nos desseins, mais surtout pour partager ce que l'amour à de meilleur.
Ensuite j'instaurerai une nouvelle école de pensée qui, dans les écoles du monde entier, serait appliquée afin qu'on autorise chacun et chacune à vivre ses rêves, si on en a. Cela parlerait aussi de privilégier l'amour et le bon, avant tout besoin matériel. On y enseignerait la spiritualité et la dépossession. Ainsi le désir deviendrait contentement et la culpabilité disparaitrait.
Bien entendu, je créerai une fondation qui offrirait assez d'argent pour une recherche en écophysiologie qui n'aura plus à se prostituer et je ne travaillerai plus qu'à mi-temps pour me dégager le temps nécessaire à écrire, chanter, peindre et apprécier la beauté. En d'autres termes, je m'offrirai le luxe de prendre le temps de te glorifier.
Je m'engerais également dans un tour du monde afin de voir, de me remplir les yeux et le coeur de ce que la vie est en dehors de ma vie. Il y a tant à apprendre à regarder. J'apprécierais que tu m'accompagnes, mais je ne te le demanderai pas.
Cet arbre m'a tellement fait rêver, alors que je le croisais sur le chemin du retour. Et pourtant, malgré tout cet or, malgré tous ces rêves qu'il pourrait exhausser, je m'aperçois qu'il ne pourra jamais enlever cet peur qui me tiraille. Celle de te perdre. Celle de ne pouvoir t'offrir ce qui ne s'achète pas. Celle de ne pouvoir nous vivre.
Le 16/10/2015
Moiaussijet’aimeaunpointquej’aiencoredeladifficultéàimaginer. Tuesmerveilleuselumineuseetsurprenante. Tuaslaforceetladouceur,lanaivetéetlarépartie,lecaractèreetlagentillesse. Tuaimeslavie,tuaimeslebeauettusaistelaissertoucherparlabeauté. jesuisenamouravectoietjemedemandeaussisouventparquelmiracletuasbienpum’ouvrircecoeur. Jemedemandeégalementsansjamaistrouverderéponsecommentjepourraislesatisfaire. maisjem'yefforcerai. Jet’aimeparcequejeleressensdanschaquefibredemoncorp. Jet'aimecartonindépendancem’attise,tonsouriremefaitfondreettapeaumefaitrêver. Mercilavie,mercil’amour.
Le 15/10/2015
Alors que la semaine ne cessait de s’écrouler sous la lourdeur de son propre poids, de son propre ennui, voilà que la loi de murphy a encore fait des siennes.
Nous avons laissé la musique se jouer par elle même, les choses sont devenues simples et tout simplement belles. Leur beauté, elle s’est révélée au moment où les rideaux de brumes se sont simplement écartés et qu'on a pu se regarder sans plus de filtres. Juste nous, juste là.
Les 5 sens on été mis à contribution et c’est là je crois le succès de cette soirée, de ce trou dans le temps qui nous a été offert et que nous avons pris sans culpabilité.
La vue; dès les premiers instants, te voir dans le cadre de cette porte - image impossible à imaginer jusqu’à lors - te voir assise à ma table, préparant tes zestes, taillant à côté de moi, le sourire aux lèvres. Voir tes cheveux en bataille, libres, si libres qu’on ne peut être jaloux de leur chance. Voir que je suis amoureux comme jamais, comme il est si doux de l’être. Voir a peau et cette ligne de courbe qui se dessinait en contre nuit de la fenêtre où seule une lumière douce et sombre permettait de te deviner.
Le toucher; que dire de plus, si la lumière était douce et sombre mais que je te voyais quand même, c’est bien parce que je te lisais de mes dix doigts. Comme un aveugle, je lisais chaque centimètre de peau que je caressais comme si elle me suppliait de la faire. JE n’ai jamais touché une peau qui semblait tellement vouloir être touchée. Douce, vibrante, sans bouger elle me suppliait de continuer de la toucher partout… -j’en ai encore le cœur qui bas en écrivant ces lignes-.
L’odorat; lui, plus subtil, s’est glissé dans les petits plats que nous mitonnions. Oignions roussis, coriandre, chèvre chaud, cumin, vanille… gravés dans le souvenir de ta présence à notre soirée, gravés sur les parois de ce trou dans le temps. Mais il était aussi dans l’odeur de ton cou, de tes vêtements, de ton parfum. Maintenant il s’efface doucement de l’oreiller où tu y avais laissé ta trace.
L’ouïe; en ce qui la concerne, elle pourrait se résumer dans l’écoute de cette musique qui a bercé l’ensemble de ces moments magiques. Mercury Rev et Nits étant les points d’orgue obligeant à ne plus jamais oublier ces délices. Mais elle était aussi là pour s’autoriser à écouter ces moments de vie que nous nous racontions, enfin calmes, enfin autorisés par l’abstraction de tout le reste.
Et finalement, le gout; Je sais que l’amour et la bouffe sont souvent proches en termes de plaisir et j’en ai eu une belle démonstration. Succession de gouts titillant, de délices croquants, de surprise savoureuses, pendant ce repas qui en s’allongeant n’a fait que durer encore et encore le plaisir. Et ce dessert, improvisé mais qui m’a excité les papilles au plus au point. Et ce dessert encore qui m’a confirmé à quel point j’avais raison de croire que j’aimerai ton gout. Je l’adore. Je t’adore.
Merci pour ce trou dans le temps, ce trou dans le trouble. Merci pour ce trou dans les nuages qui a fait descendre cet rai de lumière où, le temps d’un instant, tout était clair; un aperçu de ce que pourrait être notre version du bonheur, notre version d’un couple pas banal…
Le 06/10/2015
Je suis bourré de questions sans réponses, plein de doutes et pourtant je me sens vide.
Je ne sais même pas quoi écrire mais je ne sais pas quoi faire d'autre de toute façon.
Mon corps me parle. 3ème lit différent en 3 nuits. J'ai mal partout, tête, dos, ventre, jambe. Je suis épuisé. Je ne sais plus comment me tenir pour rester droit et je ne suis à ma place nulle part. Cette nuit j'ai eu si froid et pourtant j'étais sous 2 épaisseurs de couette. Je crois que la fatigue commence à faire fonctionner la machine de travers. J'ai si hate que tout cela se calme.
Je n'arrive plus à te parler. On se rate tout le temps. Pourtant, accrocher à ta voix, accrocher à tes bras je me sens en sécurité et la plupart des doutes s'effacent. Accrocher, à tes bras, ça serait bien. Accrocher à tes bras, ça fait un peu parasite, mais moi je trouve que ça les habillerait pas si mal. Si je prends trop de place, je me roulerai un peu et si t'as froid t'aurais juste à me dérouler. Pis quand viendrait l'heure d'heurter l'oreiller, tu pourrais t'en déshabiller et me faire glisser le long de toi. Dans mes rêves on est si bien, on est si calme. Pourquoi faut-il que je ne dorme que 4h par nuit? L'éveil est lui si long et si pénible.
J'espère pouvoir te parler bientôt, bien que je ne sache plus vraiment de quoi te parler. J'ai la tête pleine et pourtant je me sens si vide.
Le bon temps me manque.
Le 02/10/2015
C'était tout simplement impossible.
Je ne peux supporter l'idée de te perdre, de te voir comme tout autre. Impossible de ne pas voir à travers toi cette aura qui me séduit et qui me parle sans me parler. De l'autre côté d'une table, à l'autre bout du couloir, le seul fait de te voir ou de t'entendre me fait chavirer. Je ne peux supporter de lire que tu pers un univers car je sais pertinemment que moi aussi et je sais la douleur que cela représente. Je ne veux pas te perdre, je ne peux pas te perdre. Pourquoi cela doit-il être si difficile et si compliqué?
Pourquoi ne puis-je m'empêcher de te voir si différente, si belle, si étonnante, si stimulante. Je te comprends tellement parfois, j'ai même l'impression de lire une partie de moi. Mais tu sais aussi être un drôle d'animal, un peu extra-terrestre. La terre a ses règles, ses lois immuables que tu sembles refuser ou du moins ignorer. Tu me touches, physiquement ou émotionnellement si profondément parfois, et je sais pourtant que ce n'était pas toujours ton intention. Tu me surprends donc. Tu es là ou je ne t'attends pas, partout et n'importe où. Quand je vide le coffre de mon auto. Quand je joue du piano, quand je fais l'amour. Quand j'écoute ma musique. Quand je passe la rue du barrage qui devient alors la rue de la douceur, la rue du temps qui s'arrête, la rue de la classe.
Je t'aime et il m'est impossible de faire autrement. Comment passer son tour quand il s'agit de passer à côté de sa vie?
C'est impossible.
Le 29/09/2015
Ces mots là, je me doutais qu'ils allaient venir et qu'ils allaient faire mal. Ça fait mal mettre fin à de la poésie.
Je perds beaucoup. Je te perds, et je me perds un peu dans tout ça. Je perds peut-être aussi celle que j'aurais pu devenir. Je viens de perdre un univers.
T'es bras me manquent. J'ai pas d'épaule pour poser ma tête. Aujourd'hui, j'ai personne pour m'écouter, pour me comprendre. Tu vas me manquer. Longtemps...
Je suis allée à la librairie. J'ai acheté un livre. Est-ce qu'il parle de nous?
"En définitive, l'amour résout tous les problèmes. De même, toute grande passion finit par conduire à une zone de vérité. À un espace différent, extrêmement douloureux, mais où la vue porte loin, et clair. Où les objets nettoyés apparaissent dans leur netteté, leur vérité limpide."
Le 29/09/2015
Je retombe dans l’absence de fonctionnalité de cet été. Je n’y arriverai pas. Je vais me planter si je continue. En fait, je crois que je suis déjà dans le trou. Et si je bouge pas, je vais m’y enfoncer.
Une partie de moi veut te crier de venir, veut te dire que les matins seront parfois à nous, parfois à mes enfants, que tu ne seras obligée de rien. Que je me réveille maintenant sans cadran pour réfléchir sans juger, ou pour suer pour oublier la honte ou pour suer en faisant l’amour. Que mes petits déjeuners sont salés, que la fin de semaine, IL et L m’aident pour faire des crêpes, qu’ils adoreront sautés dans notre lit pour nous réveiller, qu’il faut leur répéter 12 fois la même chose par jour et parfois même 24. Que la bouffe doit être plus salée et moins excentrique quand ils sont là, qu’ils déclenchent autant de petites frustrations que de grands rires. Qu’il faut les divertir, qu’il faut cuisiner pour 8 pour avoir des lunchs, que costco est financièrement la solution, qu’ils ne seront là que la moitié du temps. Qu’à 9h les soirées sont à nous, ou bien quand la TV est allumée. Que c’est une aventure dont on est le héraut et le héros. Que je vais t’aimer comme jamais personne ne l’a fait. Que je vais te faire du bien, te glorifier, trop t’aimer …
Pis, là, l’autre partie de moi dit que c’est assez. Que tu dois te tenir loin de moi et moi loin de toi. Tout nous sépare. Je sais que je perds un peu pied avec ce qui se passe chez moi et ce qu’on me demande de faire, mais j’ai jamais su sur quel pied danser alors c’est pour ça que je dansais pas. Samedi, j’ai dansé, j’ai aimé ça. J’ai peur d’avoir vraiment aimé ça et d’avoir envie de danser à nouveau, encore et encore. Mais il n’y a plus de musique. J’ai pas envie ou pas la capacité d’attendre que la musique revienne. Je vais sortir de la discothèque même si ça fait que je danserais plus. Je vais passer mon tour. Car c’est trop compliqué. Du bonheur, j’en ai eu en masse, j’en ai eu du vrai, du qui rend dépendant. Il y a quelques années j’ai commencé une cure de désintox car je voyais bien qu’il devenait difficile de s’en procurer. J’ai fait une rechute mais mon nouveau fournisseur vit dans un monde parallèle qui croise le mien trop peu souvent. Je vais passer mon tour car mon bonheur doit être différent maintenant. Il doit être plus doux, plus raisonné, moins intense, plus normal. J’avoue que c’est pas une saveur qui me tente ben gros… un peu comme le tofu, il va falloir travailler fort pour lui donner du gout. Mais la gourmandise et les excès me font trop mal maintenant. Je vais essayer d’aimer comme les autres, sans trop faire mal, sans trop me faire mal.
Un jour un inconnu m’a dit en pleurant à ma table; « les 50 premières années sont pour élever la relève de l’humanité et les 50 suivantes pour s’amuser vraiment ». Je vais donc passer mon tour pour le moment et revenir tester la température de l’eau dans 10 ans.
Je t’aime Choup. Trop et mal. J’ai besoin d’une pause alors je passe mon tour.