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Le 05/06/2016
Extrait de "La Boue"
Thierry Gagnon
"Nous voilà presque à la fin de [l'] histoire."
"Voisin que vais-je devenir"
"Tu vas disparaitre. N'était-ce pas un de tes plus grands désirs?"
"Et mes rêves n'étaient-ils pas que mensonges?"
"Ne t'inquiète pas pour tes rêves. Ils ont été aussi vrais que le reste. À la fin tout se confond: ta vie, tes rêves, tes craintes, tes espoirs. Tout disparaitra, avec toi. Il est presque temps. Prépare toi pour la fin, elle t'attend."
"Mais quel est le sens de tout cela? Pourquoi dois-je finir de cette façon?"
"Il n'y a pas d'autre issue à la voie que tu avais choisi. Ta fin aura été le fruit de tes peurs et de tes désirs. À chercher le néant, on trouve le néant."
p.105
Ce que je me demande c'est si à chercher l'amour on trouve l'amour?
Le 04/06/2016
Et voilà, nous sommes "déjà" arrivés à ce moment qui pourtant paraissait ne pas devoir exister. Tant de choses se sont mis en travers de son chemin et pourtant il a résisté; dans 3 jours, ce sera l'anniversaire de ce site, de ce monstre gentil qui s'est autoproclamé début juin l'année dernière... pour le meilleur et un peu aussi pour le pire.
Je n'en reviens pas du chemin qui a été fait. Par moi, par nous. Par toi, je ne sais pas. Un peu je pense. C'est vertigineux de regarder en arrière et d'essayer de se souvenir qui j'étais, ce qui m'animait, ce que je suis maintenant, ce qui m'anime maintenant.
Hier encore tu étais dans ce sofa bleu, semblable à celle qui a brisé la petite bulle de verre qui protégeait mon coeur il y a un an, mais différente aussi. Pas tout à fait là, un peu distante. Avec sa distance de protection. Protégée de l'intérieur. Protégée du bien pour se protégée du mal.
Et puis ces yeux, qui me font fondre.
Je suis maintenant complètement amoureux, comme si cela avait encore augmenté. Et pourtant... en relisant quelques billets aléatoires de cette dernière année, je lis tant d'amour, tant de désir... comment pouvait-il être moins fort à ce moment là? Surement ne l'était-il pas... En fait, je me demande juste s'il n'était pas juste plus naïf. Aussi fort, mais aveugle à la situation réelle.
Et puis ton odeur qui explose mes sens à chaque fois.
Je sais que ces réflexions, ne servent pas à grand chose. Comprendre... La belle affaire... Comprendre... Mais pourquoi comprendre? Et quoi comprendre? Ce qu'est l'amour? Quelque chose qu'on offre ou quelque chose qu'on reçoit? Quelque chose qui donne vit à la vie ou quelque chose qui poivre la vie? La chose la plus importante qu'il faut chérir ou encore une belle raison de se faire du mal? -...- Qu'est ce que je veux? Qu'est-ce qu'elle veut? pourquoi cela devrait être important? Ouf... encore un vertige en avant de ces interrogations... Je suis jaloux parfois de ceux qui ne se pose pas ces questions qui n'ont pas de réponse. Au fond je le sais, mais on dirait que c'est plus fort que moi... la recherche de leurs réponses semble (est?) intéressante...
Un an dans le carré des saisons, un espèce de diamant brute, avec des faces parfaites et d'autres qu'il reste encore à polir, qui n'ont pas encore exprimer toute leur beauté. Le magma qui refroidit encore mais ne sais pas quel forme sera la sienne encore.
Je n'ai jamais autant su ce que je voulais dans ma vie. Jamais autant compris qui j'étais et pourtant... Il reste tant de blancs. Ça démontre à quel point je me méconnaissais. Est-ce que tout le monde se connait si mal? Est-ce que tout le monde souffre de mal se connaitre? Peu importe, aujourd'hui je me connais le mieux et malgré cette connaissance, ou peut être grâce à cette connaissance, je vois que j'ai très peu d'emprise sur la direction que tout cela prend. Si j'arrivais à intégrer ça...
Joyeux anniversaire petit théâtre de la vie. Joyeux anniversaire Choupinette, amour indomptable, beauté réincarnée. Ça fait maintenant 1 an et ma vie ne sera plus jamais la même car tu l'a croisé.
Je t'aime évidemment.
Le 20/05/2016
Merci pour les figues,
Merci pour le pique nique,
Merci pour la peau,
Merci pour l'amour.
Comme je te l'ai dit, je suis extrêmement fatigué et ces histoires d'avocats me minent le sommeil. Je crois que dans ces moments là, je me retourne instinctivement vers les rochers, les refuges faciles et apaisants comme celui de l'amour et de la beauté. Tu es pour moi je pense un refuge, une place où je peux me laisser aller, être moi sans peur du regard, être moi sans plus de comédie.
Je t'aime et je t'aimerai pour longtemps. Je sens que l'intensité laisse place à la profondeur. et c'est aussi pour cela que je te remercie. J'entends, tes peurs, tes choix, je ne les juges pas. J'en souffre parfois un peu mais ils m'obligent aussi à essayer de comprendre que la vie et l'amour sont multiples et donc pas banals juste en étant ce qu'ils sont. J'ai longtemps cru qu'il fallait rendre la vie ou l'amour intéressants en détruisant la banalité. J'aperçois, j'assimile maintenant et doucement que la vie et l'amour sont de facto intéressants, riches, et loin d'être banals.
Le sexe même, perd de son brillant. Il a longtemps été l'artifice coloré de la non banalité, mais cela n'était qu'une simple couche de vernis sur un bois mal coupé. Le vernis, je le retire et je travaille maintenant le bois pour enfin lui donner une forme finie. J'en remettrai une couche par la suite (je l'espère) pour mettre en valeur la pièce enfin façonnée.
Fais donc ton propre cheminement. Je vais continuer à apprendre à aimer comme je le souhaite tout en essayant de ne pas en souffrir. Je vais essayer d'apprendre l'attente et de de mettre en pratique l'amour et la satisfaction du moment présent. J'ai tellement peu de choses à te dire car je me rends compte que je ne fais que de la variation sur le même thème. Toutes ces paroles, tout ces odes à la beauté ne sont qu'une seule et même idée qui peut en réalité se résumer par "je t'aime".
Tu ne seras jamais banale pour moi (mais tu pourras certainement être chiante), je t'aimerai sans m'imposer de limites (mais tu ne seras pas le centre de ma vie), tu seras mon refuge (mais jamais ma dépendance).
Merci pour l'amour
Le 08/05/2016
Passons maintenant à la ma réponse à ton deuxième billet.
Pourquoi te refuses-tu tes ambitions? Pourquoi au même titre que les autres ne pourrais-tu pas vivre pleinement plutôt que de projeter une image que les autres n'attendent peut être même pas?
Même ta mémoire d'écureuil tu la vois comme un défaut alors qu'elle pourrait être une qualité, celle de te faire accepter tes choix alors qu'ils ne sont pas les bons. Tu m'oublieras, tu oublieras que cela aurait pu être bien et tu oublieras même cette peine d'amour. Alors profite de cette capacité... si c'est celle que tu veux utiliser.
Ceci étant dit, je te propose toutefois autre chose. Je ne te cacherai pas à quel point j'ai mal de te perdre. À quel point je trouve injuste de perdre la chaleur qui nourrissait mon épanouissement amoureux. Hier matin, j'ai pleuré. Pas juste des larmes. J'ai pleuré des sons. Des sons qui venaient de mon ventre, de mon coeur, j'ai pleuré pour vrai et c'est pour cela que j'ai pu ensuite passé à autre chose. Une fois que mon oreiller avait reçu ma peine et absorbé ma douleur, l'amour était encore là, aussi fort et aussi beau. Et je ne vais pas l'enterrer, je vais le poser comme un trophée sur l'étagère de l'entrée. Je suis en colère devant le fait que comme un enfant à qui tu dis "touche pas au feu ça brule", celui-ci devra l'apprendre par lui même et y touchera quand même, un jour. Je suis en colère que tu doives apprendre par toi même que ces choix sont les mauvais, mais comme tout le monde, je les avais fait moi aussi et j'ai appris par moi même, comme tu le feras un jour. Je perds avec toi une énorme partie de l'énergie du changement, de la force de mon évolution qui sera plus lente sans toi, mais je connais ma destination et j'y vais quoi qu'il se passe. Avec ou sans toi.
Pourquoi te sens tu si condamnée? Si je tente de comprendre, je crois que l'on revient à l'histoire des masques. Tu es condamnée à refouler car aller vers moi ne convient pas avec le masque que tu t'imposes. Mais si tu le gardes ton masque, prends le temps de ne pas enterrer toutes ces émotions et laissent les plutôt te traverser complètement... sinon un jour elles seront déterrées, par quelqu'un d'autre, par toi même, (c'est le genre de choses qui ne pourrit pas dans le sol tu sais...) et la douleur sera aussi forte qu'au jour où tu les avais ensevelies... Tu n'auras que gagné un peu de temps... et encore n'aura-t-il pas juste été perdu...
Oui je suis en peine d'amour. Oui mes scénarios de vie commune sont en train de se vaporiser dans une atmosphère si grande qu'ils disparaitront à jamais et ne seront jamais reformés. Oui, mes mots d'amour pour toi ne trouveront plus d'oreilles pour être entendus, pour être valorisés et j'y vois là une injustice et une source de grande douleur. Oui je crie cette peine de perdre ma muse. Me libérer de mes masques, combiné avec ta présence et mon amour pour toi, avait détruit mes murailles, ma prison et je me suis vu créer enfin du beau, du vrai beau. je ne retournerai pas dans ma prison. L'exposition de photo est pour moi la meilleure représentation de ce que j'ai appris de nous; Je me libère de mes limites et la sincérité de la démarche me fait produire quelque chose qui est imperméable au jugement des autres, mais qui déclenche de belles rencontres. Si tu avais confiance en toi, tu verrais que tu pourrais faire encore tellement mieux que ça, mieux que moi.
Rien ne t'oblige à rêver plutôt que vivre. Rien ne t'empêche d'être en colère, d'être triste, d'être jalouse, ce n'est pas mauvais, sauf si cela prend toute la place. Ça veut juste dire que tu as des émotions, une sensibilité, de l'amour, de la joie. Il n'y a rien de mal à cela, c'est la vie, la vraie. Rien ne t'empêche de réaliser tes ambitions, rien ne t'oblige à réduire tes attentes de la vie. Rien. Tu n'es pas la joyeuse petite fille qui vit un bonheur de surface perpétuel... Tu es belle, irrégulière, créative, pas moins que les autres et tellement plus. Je t'interdirais toujours de te culpabiliser. Tout cela n'est pas de ta faute. Tu n'as pas encore compris qu'au fond il est plus important (mais si c'est beaucoup plus difficile) de s'aimer en se réalisant que de s'aimer à travers le regard des autres. Je ne veux pas que tu me foutes la paix, je veux que tu sois la partie de ma vie qui s'appelle amour. Je ne veux pas t'oublier, je ne suis pas inquiet. Je t'aime et même si tu ne sauras pas combien ni comment, je suis à l'aise avec cette idée et la douleur qu'elle me procurera. Va vie n'ira pas mieux après toi, mais je préfèrerai effectivement vivre avec la tristesse qu'avec l'attente que tu me choisisses. La peur de te perdre, de ne pas être choisi était une mauvaise émotion, construite, alors que la tristesse de ta perte est une vraie émotion, qui nourrit mon assurance d'être vivant. Oui je vais devoir me battre, dans les moments de faiblesse avec l'idée que je ne suis pas assez pour intéresser les gens que j'aime. Me battre avec le fait que les gens qui veulent de moi sont des gens que je ne valorise pas, qui ne m'intéressent pas car il ne possède pas la richesse d'âme que je cherche pour mon épanouissement. Que les gens qui ont cette richesse, qui sont si intéressants, eux je ne les intéresse pas. Au fond je vais devoir me battre avec l'idée que je souhaite appartenir à une league qui n'est pas la mienne et que je devrais me contenter de la league du dessous, qui elle m'accueille. Je vais me battre contre cette faiblesse, car je mérite le mieux. Je vais me battre avec l'envie de te dire quoi faire, je vais me battre avec l'idée de te supplier. Je vais garder mon amour pour toi et je vais entretenir la beauté que tu as et je le ferai aussi pour toi si tu t'obstines à l'ignorer.
Je terminerai avec une inquiétude. Un dilemme. Tu pars, parce que tu as des peurs qui se sont fondées durant une période où j'étais en plein bouleversement, où je devais accepter sans le montrer qu'il était correct que tu couches avec un autre, où je devais sans cesse freiner mes sentiments, où rien n'était simple et où je n'ai pas eu ma chance. Mais j'ai fait tout ce que j'ai pu pour te montrer la vérité, ma vérité et si cette approche doit me faire perdre mes amours, je ne la changerai pas pour autant, car je veux être choisi (et je veux arrêter de charmer). Ceci est facile à écrire, mais je sais que cela sera difficile à vivre, comme maintenant. J'ai appris de notre amour, et comme je t'avais dit que c'était toi qui me quitterais et pas le contraire, je sais que tu m'oublieras plus vite que moi car je ne chercherai pas t'enterrer, car je ne veux pas t'oublier. Vivre avec ton fantôme me fait un peu peur, mais je ne renie pas ce que nous avons été, ce que j'ai ressenti, ce que je ressens. Je ne comprends toujours pas pourquoi il est permis d'aimer si fort sans que cela puisse se vivre, mais je le ferai quand même...
ps: tu me crèves le coeur avec ton retour à la banalité. N'as tu donc rien appris de notre histoire. Ta vie n'est pas banale et tu n'as pas à t'imposer cette illusion. Vis tes putains d'ambitions. Tu as des doigts de fées et une sensibilité hors du commun. J'ai réveillé ta créativité, ta vie, comme tu as réveillé la mienne, mais elles ne doivent pas mourir avec la séparation. Ne m'oblige pas à devoir devenir ton ami pour rester près de toi et t'obliger à te botter le cul pour vivre ta vie. J'ai choisi de t'aimer d'amour, loin, car rester près de toi me seras trop difficile... ne m'oblige pas à te voir te diminuer. Si tu me quittes, par respect pour nous, tu te dois d'être vraiment dans la joie, de vivre ta putain de belle vie. Je ne te pardonnerai jamais d'aller vivre quelque chose de moins bien que ce que nous aurions vécu. Si tu tues le chat, mange le, nourrit toi de lui et de sa force... ne le laisse pas pourrir sur le bord de la route.
Si seulement tu savais... Si seulement...
Le 08/05/2016
Je suis si triste de lire ce billet. Et pas simplement car il me rappelle que tu ne me choisis pas mais bien parce qu'il parle de moi il y a 15 ans, parce qu'il parle d'erreurs faites depuis la nuit des temps et qui seront encore faites jusqu'à la fin du monde.
J'en ai tellement à dire sur les masques. Les masques j'en ai porté, "l'amoureux parfait" "le collègue toujours prêt" "le clown". Ces masques ils ne font que devenir de plus en plus lourd avec le temps. Ton énergie ne supportera pas d'être refoulée, et immanquablement, un jour, pour survivre tu devras les enlever. Tu feras surement du tort à ce moment là aussi, à toi, aux autres, à ceux qui n'auront vu que ces masques. Les masques, je t'aurais montré comment les enlever. Pas en te le disant, mais en te le montrant. Chaque jour qui passe, je continue à ne plus les mettre lorsque je rencontre les gens et cela a deux conséquences: D'abord, j'intéresse bien moins de monde car je ne me fais plus caméléon mais en même temps je ne perds plus d'énergie à me mettre à la place des autres pour savoir ce qui leur feraient plaisir, quel masque ils préfèreraient... et j'ai donc la satisfaction de l'intégrité. Mieux encore, l'autre conséquence est que je vois dans les yeux de ceux qui aiment cette sincérité, une affection réelle, un lien qui nourrit. Je crois que cela reviens à l'adage "moins mais mieux" ou "la qualité plutôt que la quantité". Kim pendant l'exposition vendredi m'a avoué qu'elle avait vu le changement chez moi ces derniers temps. Elle m'a aussi dit qu'elle voyait que ce soir quelque chose n'allait pas. Elle m'a prise dans ces bras et m'a dit qu'elle voyait ma tristesse, qu'elle savait que quelque chose venait de m'arriver. Après tout ces gens qui ne voyaient que la surface, cet aveu, ce regard vrai et son intention si sincère m'a boulversé et j'ai su qu'elle était maintenant mon amie. Une vraie amie.
Avoir des masques, c'est avoir plein d'amis, mais ça ne remplit pas. Enlever les masques, c'est voir qui sont nos amis, les vrais, et c'est parfois pas ceux qu'on pensait. Avoir des masques c'est vendre du rêve. Enlever ses masques c'est acheter de la vie. Enlever ses masques, c'est se reconnecter avec soi et sentir, le bon et le mauvais comme du bon et du mauvais.
Sous le masque, sous ton masque mon amour, ne se cache aucune laideur aucune horreur. Je ne te blame pas de le dire, je l'ai hurlé si souvent pour moi même, mais je suis triste de le lire car je sais que c'est faux. La tristesse, la jalousie, les remords, la peur la gène ne sont pas laids, ils font partie de toi. Quelqu'un de triste, ce n'est pas laid, quelqu'un qui a peur n'est pas une horreur. Qui peut faire croire qu'il est toujours heureux? Pourquoi cela devrait il être une fierté? Pourquoi une vie simple, un long fleuve tranquille où toute émotion douloureuse est absente est le but à atteindre? Ces émotions saussi efficace à nous rendre vivant, vraiment vivant. Tu sais bien à quel point je m'haïssais, combien ces masques étaient importants pour moi, pour simplement m'accepter, et vivre avec moi. J'ai longtemps cherché à comprendre pourquoi je faisais ça. La seule réponse que j'ai aujourd'hui est le fait qu'on se croit obligé d'être toujours parfait, et propre. Les gens biens sont toujours souriants, toujours réconfortants, ont toujours la petite blague pour faire sourire, ne montrent pas de faiblesse, pas de tristesse. Si tu savais à quel point je me sens plus parfait et propre depuis que j'accepte mes imperfections. La tristesse est un sentiment aussi beau et important que la joie et surtout elle est bien plus valorisante que la fausse joie.
Je finirai là dessus même si j'en aurais eu encore beaucoup à dire: Depuis que je tombe les masques, je n'ai plus des rêves mais des ambitions, je ne m'entoure pas de connaissances, mais d'amis. J'aurais pu être pour toi une inspiration pour te montrer que c'est possible. J'aurais voulu t'aider à être vraie à trouver ce chemin de pardon et de libération. J'aurais voulu que tu m'aides dans mon périple sur ce chemin... pas que j'en aie tant besoin, mais simplement parce que nous allons dans la même direction et que la route à deux est moins ennuyante, plus étonnante.
Le 08/05/2016
Avoir une mémoire d'écureuil, c'est oublier les dates de fête de ses proches, c'est manquer un rendez-vous chez son garagiste, c'est ne plus savoir la fin d'un film qu'on a déjà vu deux fois, mais c'est aussi ne plus se souvenir ce qu'est une peine d'amour.
J'avais oublié comment c'était douloureux. Un malaise perpétuel qui nous accompagne quoi qu'on fasse. Si à certains moments de la journée, concentrée à l'accomplissement d'une tâche, j'oubliais presque la situation, le sentiment de mal-être, lui, persiste en trame de fond, bien présent en moi pour me rappeler à la réalité. Là, soudain, ma mémoire se souviens. Je suis en peine d'amour.
Si je l'aime, mais que je ne l'ai pas choisi, ai-je droit d'être en peine d'amour? Je ne sais pas, mais à ce point ci, je m'en fous. Anyway, je suis condamnée au silence, à ravaler ma tristesse, ma douleur, mes mots d'amour que tu n'auras jamais, mes sénarios de vie commune, mes désirs, mais aussi ma honte. Je dois enterrer tout ça bien profondément.
Je sais que ce n'est que le début. Le malaise s'est logé en moi pour un bon bout. Il accompagnera l'effort constant pour cheminer. Qu'est-ce ça veut dire ça? Tenter d'oublier ou encore de me convaincre de ma décison... Je ne le sais pas encore.
Ma mémoire d'écureuil m'a aussi fait oublier le bordel que fait la jalousie dans une tête. Les scénarios destructeurs qu'elle nous pousse à construire, la haine qu'elle fait monter en nous, les violences qu'elle nous amène à nous faire... J'avais oublier, et c'était une bonne chose.
Je me doute que t'es là aussi, en peine d'amour. La situation est ridicule, je sais. S'aimer, et être, tous les deux, en peine d'amour. Je t'entends me le dire...
Tout ça est ma faute, je le sais ça aussi. J'en suis désolée. Je suis désolée de ne pas assumer complètement cet amour, et de fonder mes choix sur de mauvaises raisons. Je vais te foutre la paix, te laisser m'oublier, ne t'inquiète pas. Ta vie ira mieux après moi. Pour ça aussi, ne t'inquiète pas.
Et soudain, alors que je prends conscience de la fin, ma vie devient à nouveau banale...
Le 07/05/2016
J'en porte un. Souvent. Souvent le même, celui qui dit " tout va bien, tout est sous contrôle". Je le porte au travail, pour cacher mon incertitude, mon stress. Avec ma famille, pour ne pas les inquiéter. Avec mes amis, pour demeurer celle qui est joyeuse. À la maison, pour ne pas montrer qui je suis vraiment, ce que je fais, ce que je ressens. Avec toi, un peu, soit par peur de te blesser ou de t'inquiéter, soit pour ne pas que tes rêves t'emportent trop loin.
Ce masque est devenu ma seconde peau. Mettre le masque, c'est rendu plus qu'une habitude. C'est un réflexe. Ça fait si longtemps que je joue le rôle sous ce masque, que je ne sais pas distinguer le personnage de la personne. Je n'arrive plus à être vraie sans être seule. Et encore...
Sous le masque se cache des horreurs, de la tristesses, de la jalousie, des remords, de la peur, de la gêne...
Aujourd'hui, le masque a tout couvert. De la joie de te revoir, du réconfort de pouvoir à nouveau sentir ton odeur, du désir de te faire l'amour, de l'amour qui m'habite encore, de l'envie de te dire que j'ai pensé à toi à tous les jours de mon voyage, du déchirement de ma décision, de mon incertitude, de la tristesse de te perdre un peu, beaucoup, de ma honte de ne pas agir comme il se doit, de ma jalousie subite et irrationnelle, du mal que j'ai ressentie en t'entendant dire ce qui est sans contredit une vérité (Max ne serait pas avec moi s'il savait qui je suis), de mon envie de tout laisser tomber à celle d'affirmer enfin sans culpabilité que je t'aime, tout ça était derrière le masque.
Si au moins j'avais une bonne raison de te dire non. Le manque d'amour, la différence d'âge, la distance, les enfants... Mais ce n'est pas le cas. Je sais que tu as de la difficulté à me croire, mais je n'arrive pas à savoir pourquoi je reste là où je suis.
Je sais pas pourquoi je te dis tout ça, pourquoi je te révèle ce qu'il y a sous le masque. Tu le savais peut-être déjà.
Je m'excuse de te blesser, de mon inaction, de mon amour qui persiste.
Le 04/05/2016
Je ne sais pas si c’est toutes ces présentations sur l’écologie et les bestioles qui l’habitent, mais je rêve de forêts et d’animaux.
Une forêt sombre mais paisible, où l’atmosphère est magique et où la vie est simple. Une forêt où les animaux qui y vivent sont changeant.
Une forêt où tout est possible.
Pour évoluer, les animaux n’ont qu’à s’embrasser pour se transformer. Un peu comme le crapaud qui devient prince charmant lorsqu’une âme charitable voit en lui ce qu’il ne paraît pas. Dans ma forêt, l’amour est roi et la gazelle est reine.
Dans ma forêt, les animaux s’embrassent pour s’amuser, pour se faire surprendre par leur transformation. Hé souris, veux tu m’embrasser que je vois ce que je peux être? Oui bien sur! Et pouf… le voilà opossum, nouvelle allure, nouvelle vie.
Partout, l’on entend des « poufs » car partout ils s’embrassent, pour le fun, pour le changement. C'est comme cela que ça marche. Biche devient salamandre, loup devient écureuil.
Pouf, la vie change, pouf, on explore… et tout cela seulement par la magie du baiser… Pouf, me voilà quelqu’un d’autre, quelqu’un à découvrir…
Tout est un jeu, enfin.