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Le 28/06/2015
Je m'excuse pour toutes ces questions. J'aurais du penser que tu étais déjà assez sollicité de ce côté. Désolée de t'en avoir rajouté sur les épaules.
Saru, je ne sais plus trop qui c'est. En effet, Saru a un air triste. Je l'ai dessiné après notre dernière rencontre. Je l'étais moi aussi. Mais avec les aventures que tu lui as fait faire et celles à venir, un sourire devrait apparaître sur son visage.
Il a plu aujourd'hui. C'était gris et il faisait froid. Pas d'expédition dans la jungle pour moi.
Amuse-toi bien.
Le 28/06/2015
Merci pour ton réconfort et pour ta présence dans le kamishibai. Je ne m'attendais pas à un contact si fréquent. Je suis à la gare alors je ne pourrais répondre à toutes tes questions. Du moins je peux répondre dans l'ensemble que 1. Je te remercie de ta compréhension et de ton réconfort. 2. Ne t'inquiète pas. Tu ne recule en aucun cas et pas même d'un poil de singe. Parfois je ne sais plus qui est Saru. Est-ce toi? Est-ce moi? Sa tristesse me rappelle mon état. Sa beauté me rappelle ton état. Tu es tellement toujours en moi que j'en suis complet. Cela m'inquiète car on me pousse à devenir ton ami, chaque jour je dois répondre à des questions difficiles pour lesquelles je n'ai pas de réponses. Je lis l'inquiétude, je lis mon impuissance à aider à réconforter. Ceci est difficile. T'aimer est facile.
Finalement, je vois que ton inquiétude est proche de la surface aussi. Ne t'inquiète pas pour nous. Pour le mot embrasser, c'est tout simplement 'prendre dans ses bras' : embrasser.
fais attention à toi.
Le 28/06/2015
Ton texte a suscité beaucoup de questions chez moi.
Pourquoi Saru était-il gêné sur l'oreiller?
Est-ce mes propos d'hier? Est-ce mes envies et mes désirs que je te partage ouvertement qui le gêne? Si ça te rend inconfortable, je cesserai de les partager. C'est délicat, j'en suis consciente. C'était peut-être maladroit, je m'en excuse. Sur l'oreiller, Saru devrait dormir et non rêver. Il apprendra, il te promet...
Dans quel état es-tu en ce moment?
Je te crois tourmenté, mais je suis incertaine de ce que j'avance. J'ai lu et relu ton texte, je n'arrive pas à bien saisir ton état. J'essaye d'interpréter tes mots, mais je ne te comprends pas bien. Tu me sembles froid, presque détaché. Je ne sais pas qui m'a écrit; l'ami ou l'amoureux. Peut-être ne le sais-tu pas toi-même...
Qui es-tu?
En fait, pour celle là, je crois que j'ai une partie de la réponse.
T'es un peu tout ça à la fois. T'es Québécois, t'es Français, t'es papa, t'es mari, t'es amant, t'es ami, t'es confident, t'es collègue, t'es "serviteur", t'es amour, t'es beauté, t'es désir, t'es douceur, t'es complicité, t'es plaisir, t'es rire, t'es passion, t'es folie, t'es découverte, t'es tourment, t'es nostalgie, t'es tristesse, t'es douleur, t'es souffrance, t'es présent, t'es futur, t'es ici, t'es là-bas, t'es en eux, t'es en moi, t'es en nous.
La question n'est donc pas "qui es-tu?", mais "qui veux-tu être?"
Cette question, je dois y répondre aussi.
Ma réponse, pour l'instant: je ne sais pas. J'imagine que la tienne ressemble aussi à quelque chose comme ça. Je crois que la réponse, tu la cherches trop. Elle n'est peut-être pas encore formée. Cesse de creuser en toi un peu. Laisse-lui le temps d'émerger d'elle-même. T'auras un peu moins de labeur. Ça viendra. Elle viendra. À ce moment, tu décideras du chemin à prendre.
Je ne peux t'obliger à t'amuser, à aller au-delà du divertissement. Mais t'accorder de réels moments de plaisir, sans la lourdeur des contraintes et des tracas, te ferais un grand bien et me ferait à moi aussi plaisir.
C'est quoi le sens original du terme embrasser?
Je ne saisi pas bien. Je devrais comprendre la distance qui nous sépare à travers ces mots -je t'embrasse-. Savoir où je me situe. Où tu tentes de me situer. Mais je ne le vois pas. Je ne sais pas si cette embrassade cache quelque chose, comme le besoin ou la volonté de créer une distance entre nous. Ne me laisse pas dans le doute. Explique moi ton cheminement; où en es-tu? où en suis-je?. Est-ce je m'éloigne? Ne tente pas de m'épargner de la douleur en dissimulant ce que tu ressens. La vérité, j'y ferai face. Mais tu dois me la dire. Si l'amour s'en va, la vérité sera la seule chose qui nous restera, qui nous unira.
Le 28/06/2015
Hier soir, le sommeil arrivant difficilement, j'ai invité Saru à partager mon oreiller. il ne semblait pas à l'aise, comme s'il y avait de la gêne. Finalement, le singe s'est calmé et la tête a pu se reposer.
Ce matin, le réveil a été difficile. Yeux collés, toux, faim... je suis allé me promener dans les champs, mais ils sont de salades ici... trop bien rangés, trop uniformes... Après quelques katas à l'ombre d'un grand pin, je suis allé me chercher un pain à la boulangerie du coin;
"C'est quoi votre accent!? Vous êtes canadien!"
"Non."
"Si si vous êtes canadien!?"
-abandon, pas envie de jaser- "Non, je suis Québécois"
"Haa, je le savais! C'est vrai vous les québécois vous aimez pas les canadiens. Raymond! Y'a un québécois dans la boutique!"
"Heu... c'est un peu plus compliquer que ça mais... Merci madame, je dois y aller..."
-...-
Qui je suis au fait? Un français, un québécois, un citoyen du monde? Un papa, un mari, un amant? Je suis un peu perdu tout d'un coup.
Je ne suis pas un champion de ping-pong en tout cas. Je me débrouille, oui, et les autres étaient juste plus nuls que moi. Je ne sais pas si je m'amuse ou si je me divertis. La nuance est subtile mais elle vient du fait que l'amusement est libre de toute contrainte alors que le divertissement cherche à cacher la contrainte, à occulter ce qui dérange.
Saru m'inquiétait un peu car il ne mangeait pas beaucoup ce matin. Il avait perdu l'appétit. Je lui trouve un air triste parfois... Je lui ai finalement trouvé quelque chose qu'il aime. Il n'en a fait qu'une bouchée.
Bon arrêtons le spleen et rebondissons; bon courage pour ta jungle. Je pense que les poissons s'en sortiront si tu leur donnes un abri. Quelques belles grosses roches et surtout une planche, un pont (6 à 10' de large) ou quelque chose qui est à quelques centimètres de l'eau (ça fait un coin d'ombre où l'eau est plus fraiche quand il fait très chaud et les chats ne pourront l'atteindre...)
Dans les prochains jours, je compte bien continuer à survivre. Continuer à chercher qui je suis vraiment. Je vais aussi avoir très chaud: http://www.meteofrance.com/previsions-meteo-france/montpellier/34000 . J'aimerai bien sur te voir demain, j'ai envie de te dire 8h pour toi 14h pour moi... Mais j'ai j'ai un diner 'd'affaire' lundi et je sais pas à quelle heure ça peut finir. J'ai peur de pas être revenu. Si je suis pas là, ne m'en veux pas. Sinon, j'essaierai plus tard mais si tu es pas disponible, je ne t'en voudrai pas...
Bon je vais faire mes bagages. A bientôt.
Bon jardinage. Je t'embrasse -dans le sens original du terme-
Le 28/06/2015
Aujourd'hui, j'ai jardiné! J'ai commencé à débroussailler ma jungle. C'était le fun. J'étais comme en mission! Ça m'a permit de mettre mon cerveau sur ``off `` quelques heures. S'il ne pleut pas demain, je compte bien m'y remettre. J'aimerais aussi aller acheter des poissons rouges et les mettre dans le petit étang. Il y a plusieurs chats aux alentours. J'espère qu'ils les épargneront.
Tu t'amuses et j'en suis bien heureuse. Je suis capable de ressentir ton bonheur à travers tes mots. J'aime bien te savoir comme ça. Et je ne savais pas que tu étais un champion au ping-pong! Il faut dire que le prix valait bien ces efforts acharnés! J'ai hâte de t'entendre me parler de ta sensation quand tu es dans l'eau.
Lundi, j'apporterai mon ordi. Je préfèrerais qu'on se parle relativement tôt le matin, mais si c'est impossible ou difficile pour toi, je comprendrai. Dis-moi, vers quelle heure aimerais-tu qu'on se parle?
Si je vis jusqu'à maintenant assez bien avec l'idée que tu ne sois pas ici, je ressens par contre de plus en plus l'envie, voire le besoin de te toucher. C'est dérangeant. Subitement, à différents moments dans la journée, tu fais monter en moi des vagues de désir. Des décharges électriques que je dois contenir. C'est une bonne chose que tu ne sois pas ici. Ça me laissera du temps pour apprendre à briser ces vagues avant qu'elles ne deviennent incontrôlables. À quelques reprises aujourd'hui, dans ma jungle de cour, il y a eu de la vague! Certaines du type surf assez relax, d'autres du genre tsunami! haha!
Quels sont tes plans pour les prochaines journées?
Là, je vais me glisser sous les couvertures. J'aimerais que tu y sois. Je t'aime tant.
Le 27/06/2015
Moi aussi j'ai de la difficulté à me souvenir de ton visage, de l'agencement de tes cheveux. Quand je ferme les yeux, je te vois, je ressens ta présence mais dès que j'essaie de faire le point, d'isoler tes traits, tout s'évapore. Je connais tes doigts, tes yeux, tes mèches de cheveux... mais quand il s'agit de reconstruire l'ensemble... ça ne colle pas... C'est très gênant. Peut être qu'une petite webcam fera du bien lundi (matin pour toi, après-midi pour moi)... emporte ton ordinateur portable au travail si tu veux bien...
Je répondrai à ta chanson par une autre: "Poison" par Jay Jay Johanson (sur l'album Poison) J'ai pas trouvé de vidéo officielle sur youtube mais il y en a une avec les paroles qui te permettra d'appréhender le texte merveilleux de cette pièce : https://www.youtube.com/watch?v=CNoanRrzkWI
J'ai beaucoup aimé tes photos. Mes deux préférés sont celle avec les feuilles -magnifique-, et celle avec le tronc en perspective -je ressens une énergie contenue, retenue en la regardant-. Je n'aime pas quand tu dis "rien que personne n'ai jamais vu!". Si je suis ton raisonnement, on ne devrait plus écrire de livre car il n'y a plus de mots que personne n'a jamais lu. La photo, en tout cas ce que j'en comprends, n'est pas de saisir seulement ce qui n'a jamais était vu, mais bien de capturer, une énergie, une émotion. Mal cadrée, la photo d'une chose extraordinaire perd son intensité. Bien cadrée, une photo de tronc d'arbre devient de l'art. Arrête donc de te rabaisser et fais donc ce qui te tente; seront touchés que ceux qui s'y ouvrent, les autres seront des bien heureux -comme dit le proverbe-.
Sinon, ici, la journée se termine... Je reste avec le coeur léger et si la sensation de me débarrasser de tout microbe m'envahit enfin, je ressens comme un p'tit manque, un p'tit quelque chose qui cloche... Ça aussi c'est gênant. Saru a fait son fainéant et il n'est pas aller crapahuter dans les canopées vertes. Il faut dire que l'apéro avec les voisins a mal tourné; au troisième verre de rosé (avec saucisson sec et olives aux anchois de Catalogne) une compétition de ping-pong a été lancée. Il m'a fallu 1h30 pour les écraser -très modestement- les uns après les autres et remporter les honneurs: un 4ème verre de rosé! Le repas (côtes de boeuf croutées au gros sel et grillées au BBQ avec un caviar d'aubergine suivi de fromages qui puent et d'un clafouti) à donc commencer à 14h et s'est fini à 16h30, avec 3 autres verres de rosé -et 1/2 de rouge pour le fromage-. Alors à cette heure là, pas d'accrobranche, on est allé dans la piscine. J'en suis sorti à 19h30... Il y avait un masque de plongée... avec ça, je perds la notion du temps et même celle de respirer. Une autre fois, je te raconterai -du moins j'essaierai- ce que cela -me- fait d'être sous l'eau. Ensuite on a mangé -encore- à 21h et là à 23h je pars pour les bras de Morphée. Dure la vie... n'est-ce pas?
-il y a un feu d'artifice à l'autre bout du village... ça crépite, ça pète et ça clignote...-
J'aimerai tant te parler. Je m'inquiète aussi car je pense plus à toi qu'à quiconque et cela n'est pas tout à fait bon. En espérant te lire à mon réveil je vous souhaite, ma belle, une agréable fin de journée et une réconfortante nuit.
Votre serviteur...
Le 27/06/2015
J'ai pensé à toi tantôt. Je me suis acheté des souliers vert émeraude dans une petite boutique du vieux-hull que j'aime beaucoup. Ils sont différents. Ils sont un petit peu excentriques! Mais pas trop!
Je me répète, je le sais, mais tu me manques. Je pense beaucoup à toi. J'essaye de m'imaginer tes traits (pas les fonctionnels!) mais tes traits physiques. De voir ton visage dans ma tête. C'est difficile. Tes mains me reviennent plus facilement. Je m'en ennuie.
J'espère que Saru s'amuse.
À bientôt mon amour.
https://www.youtube.com/watch?v=ZotFNsJKDsc
Le 27/06/2015
Ça me fait drôle de partager quelque chose de si anodin avec quelqu'un; l'amour des textures. J'ai aussi cette impression que les textures ne s'arrêtent pas qu'au toucher. Il y a des textures dans une multitude de choses. Il y a des sons qui, dans ma tête, se traduisent en texture, des goûts aussi. Et parfois même des situations. C'est difficile à expliquer, mais je sais que tu comprends. C'est souvent spontané, mais parfois, je dois chercher. Il y a comme un fil qui relie les deux choses. C'est l'émotion probablement. Je ne la reconnais pas toujours du premier coup. Pendant quelques instants, je suis perplexe et je dois chercher. Je sais que cette émotion, je l'ai déjà rencontrée. Mais je ne me souviens pas qui elle est, ni si elle est bonne ou mauvaise. Pendant quelques instants, je la sens, mais je n'ai pas encore de références. Je dois donc travailler à la situer dans le temps, à la comparer, à la décoder. Ça ne dure généralement pas plus d'une ou deux minutes, mais parfois je cherche quelques jours avant de la replacer. Une fois que je l'ai, je n'ai qu'à suivre le fil. Il mène à la texture. Les textures et les émotions, c'est entremêlé. Parfois, je n'arrive pas à les différencier. Ni à les expliquer. Encore moins à les décrire. C'est soit un manque de vocabulaire, ou simplement un manque de compréhension de l'émotion ou de la texture elle même.
Bref, puisqu'on parle de texture, j'ai décidé de te partager les photos que j'avais prises il y a 4 ans de ça. Je n'ai aucune formation en photo. Je jouais de manière aléatoire avec l'appareil, qui n'est pas le mien d'ailleurs. En photo, je ne sais pas ce qui est beau, ce qui est laid, ce qui est original, ce qui est classique, ce qui est possible, ce qui est impossible, ce qui est intéressant, ce qui est plate. J'ai donc capturé ce que moi je trouvais beau ou ce qui m'intriguait. Mes photos n'ont pas de sujet. C'est un constat qu'on m'a fait après coup. Mes photos ne capturent pas une émotion. Elle capture une texture ou une petite chose, qui elle peut en donner une. Dans toutes les photos, ce ne sont que des choses simples: de la mousse duveteuse, des rides sur l'eau, une tache de lumière, des roches aux facettes aiguisées... Rien que personne n'ait jamais vu. Ce sont des choses communes. C'est peut-être juste le cadre qui l'est un peu moins. Je crois que j'aurais besoin d'une leçon en photo. Mais bon, puisque tu possèdes cette sensibilité aux textures, les photos feront peut-être naître quelque chose en toi.
La vie ici suit son cours. C'est le matin, et j'attends avec impatience que l'eau pour le café soit prête. Mon chat est dans la porte patio et surveille le merle qui est venu faire son nid dans la haie de cèdres. Je ne suis pas encore allé dans mon jardin. Tu devrais le voir d'ailleurs! Une vraie jungle! Il y a des herbes aussi hautes que moi. Mon chat adore. Mes voisins, un peu moins je suppose. Il fait super beau. Je ne sais pas encore ce que je ferai de ma journée, à part penser à toi. Parfois, avec toi de l'autre côté de l'océan et tes billets que j'attends avec impatience, j'ai l'impression d'être une femme dont le mari est parti à la guerre et qui attend désespérément l'arrivée du courrier. Je crois que ça dû ressembler à ça, le sentiment d'attendre quelqu'un avec tant d'impatience mais aussi avec la crainte de le perdre. Comme mourir à la guerre, je sais que le risque de te perdre est là. Il m'effleure quelques fois l'esprit, mais j'essaye de ne pas trop y penser. Je n'ai pas de contrôle là-dessus. Ça t'appartient.
J'espère que tes deux tannants et toi, vous vous êtes bien amusés dans les arbres. Continue à me parler de toi et de tes journées. Je me sens plus près.